exo, qui chapeaute plusieurs lignes locales d’autobus en banlieue de Montréal, veut parler à votre portefeuille. L’organisme dévoile mardi des données selon lesquelles choisir le transport en commun au profit de l’auto permet d’économiser 8000 $ en moyenne chaque année.

À quelques jours des premières entraves majeures aux abords du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, plusieurs affichages de la campagne « Le choix intelligent » feront leur apparition dans les transports publics du Grand Montréal, mais aussi à la radio et dans certains médias. « 7500 $ moins cher par année que la voiture : ça c’est un véhicule intelligent », peut-on lire sur l’une des pancartes conçues par exo.

IMAGE FOURNIE PAR EXO

L’une des publicités de la prochaine campagne d’exo.

L’opérateur base son affirmation sur des données de CAA-Québec, qui calcule que le budget moyen alloué à une voiture est d’environ 11 000 $ par année au Québec.

« En comparant avec le transport collectif, on se rend compte que le titre le plus cher pour toutes les zones qu’exo dessert, c’est le tous modes ABCD, qui coûte 3060 $. Ça représente donc une économie de 7940 $ au total », explique le porte-parole d’exo, Jean-Maxime St-Hilaire.

Il soutient que peu de campagnes publicitaires mettent d’abord de l’avant d’abord « économique » en transport collectif, mais que dans un contexte d’inflation galopante, il est devenu inévitable d’en faire un facteur considérable dans la discussion. « On parle souvent d’environnement, de congestion routière, et c’est bien, mais avec la hausse du coût de la vie, il faut aussi parler d’économie. Et c’est ce qu’on fait dès aujourd’hui », poursuit M. St-Hilaire.

Et les changements d’habitude ?

Chez CAA-Québec, le directeur des communications Nicolas Ryan confirme que d’utiliser une voiture coûte en moyenne 11 000 $ aux Québécois. Mais il apporte néanmoins certaines nuances. « C’est bien valide, oui, mais il faut comprendre que les paramètres peuvent changer d’un cas à l’autre, et surtout, que les habitudes ont changé depuis la pandémie », remarque-t-il.

M. Ryan fait ainsi référence au fait que de plus en plus de citoyens utilisent la voiture et le transport collectif en mode « hybride », prenant le métro quelques jours, puis la voiture le reste de la semaine.

« Le télétravail fait en sorte que les gens utilisent moins leur voiture. Donc, les 20 000 kilomètres moyens annuels qui servaient de base pour cette étude pourraient être revus à la baisse », précise-t-il aussi.

La directrice exécutive en innovation et mobilité chez exo, Marie Hélène Cloutier, a quant à elle réitéré mardi qu’il est urgent et nécessaire de « diminuer l’utilisation de l’auto-solo pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et la congestion routière, déjà de retour aux niveaux prépandémiques ». « Nous invitons les résidants de la région métropolitaine à faire le choix intelligent en montant à bord de nos trains, autobus et transports adaptés », a-t-elle insisté.

En mai, Québec et Ottawa avaient conjointement allongé 338 millions pour « transformer le modèle d’affaires » d’exo. L’organisme deviendra ainsi propriétaire d’une nouveau parc entièrement électrique. Au total, exo vise à acquérir plus de 135 autobus électriques d’ici cinq ans. Une première phase de travaux aura lieu jusqu’en 2027. « Dans un horizon de 20 ans, on veut être propriétaire de l’ensemble de la flotte d’autobus, qui pourrait aller jusqu’à 1000 autobus électriques », avait alors avancé le directeur général d’exo, Sylvain Yelle. Son groupe, qui possède 600 autobus, vise aussi à construire 10 garages d’ici 20 ans.