Samedi, le métro de Montréal a ouvert ses portes aux usagers accompagnés de leur meilleur ami à quatre pattes — sous certaines conditions. La Presse est allée à leur rencontre.

Consultez la liste des consignes à respecter

Mylinh Trinh profite du week-end pour habituer son goldendoodle d’un an à l’effervescence du réseau souterrain de la Société de transports de Montréal (STM). Elle est partie de chez elle, à Laval, avec Oshi pour un aller-retour sur la ligne orange samedi.

« Je l’ai amené vraiment pour le stimuler, pour voir le monde qui passe, le métro, les bruits », explique-t-elle, tout sourire. « Pendant l’été, je voulais vraiment l’amener à Montréal, mais je n’avais pas envie de conduire », ajoute la jeune femme en évoquant la difficulté d’y trouver du stationnement. « J’en profite pour l’habituer maintenant, puis en été je vais l’apporter plus souvent. »

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Mylinh Trinh profite du projet-pilote pour se promener avec son chien Oshi dans le métro.

Les chiens sont autorisés dans le métro du lundi au vendredi, entre 10 h et 15 h et après 19 h ainsi que les samedis, les dimanches et les jours fériés toute la journée — le même horaire que pour les vélos.

Le port de la muselière est obligatoire, et les chiens doivent être tenus en laisse. Un seul chien par client est autorisé. S’ils sont admis dans le métro, ils demeurent exclus des autobus. La station Longueuil–Université-de-Sherbrooke est également « exclue du projet pilote pour le moment », indique la STM.

Jusqu’à présent, « ça se passe super bien », dit Mme Trinh avec enthousiasme. « Dans le métro, il se couche par terre ou il s’assoit à côté de moi, il ne dérange personne », poursuit-elle. « C’est sûr qu’il a tendance à aller sentir les gens pour savoir qui c’est, mais sinon ça va super bien. »

En plus de cette promenade initiatique, elle raconte avoir préparé Oshi à suivre les règles. « Quand j’ai su qu’on avait droit aux chiens dans le métro avec une muselière, je l’ai habitué au parc à chiens avec la muselière », explique la maîtresse, prévoyante.

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Mylinh Trinh

L’initiative, annoncée le mois dernier, a été mise en place en partenariat avec la SPCA de Montréal, qui a fait circuler une pétition afin de pousser la STM à accepter les chiens. Plus de 18 000 personnes ont signé le document.

Les canidés se font cependant rares dans le métro en cette première journée d’entrée autorisée. Nous ne voyons que deux chiens sur les quais en début d’après-midi à la station Berri-UQAM.

Les autres usagers interrogés par La Presse ne se formalisent pas outre mesure de leur présence. « Personnellement, ça ne me dérange pas », dit Cynthia Calderon, précisant avoir eu des chiens dans le passé. « S’ils sont bien attachés, c’est correct. »

Alois Mathe abonde dans le même sens. Ce nouvel arrivant français n’a pas de chien, mais son colocataire en a un. « C’est pratique, s’il veut prendre le métro avec », observe-t-il.

Avec ce projet-pilote de neuf mois, la STM espère vérifier les impacts de l’arrivée des chiens dans le métro, avant de prendre une décision finale sur la question. Le moment venu, elle se basera sur la sécurité des clients et des employés, la propreté des installations, les besoins en entretien et l’appréciation de l’expérience par les usagers pour faire son choix définitif.

Sur son site web, la SPCA a mis en place une section de questions-réponses pour répondre aux interrogations des maîtres qui voudraient plus de détails avant de se présenter directement au métro avec leur animal.

Les chiens en laisse sont autorisés dans nombre d’autres réseaux de métro à travers le monde, dont ceux de Paris, Londres, Calgary et Toronto, toujours sous certaines conditions.

Avec La Presse Canadienne