Inquiets de la hausse de la violence armée dans les rues, les Montréalais veulent un chef de police qui soit d’abord un bon communicateur, et qui s’engage être transparent et imputable, selon des consultations menées auprès de la population et des policiers.

Avant de choisir le prochain directeur du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), l’administration de la mairesse Valérie Plante voulait connaître l’opinion de citoyens, de policiers et d’organismes communautaires au sujet du profil et des compétences qu’il devrait posséder.

La question a été posée à 767 Montréalais, à 32 policiers et à 38 représentants d’organismes communautaires et autochtones, au cours d’un processus de consultation mené par l’Institut du nouveau monde (INM) et la firme BIP Recherche.

Les deux qualités et compétences qu’on souhaiterait que le futur chef détienne qui arrivent en tête de liste sont « d’avoir de bonnes aptitudes en communications (98 % jugent cet aspect important, dont 76 % très important) et de faire preuve d’un engagement fort envers la transparence et l’imputabilité du service (97 % jugent cet aspect important, dont 72 % très important) », indique le rapport de recherche divulgué mercredi sur le site web de la Ville de Montréal.

En ce qui concerne le style de leadership, on recherche surtout un « chef de file » (qui dirige par l’exemple). « En deuxième position, les styles Directif (par la mise en place de procédures) et Démocratique (en encourageant la participation de tous) arrivent ex aequo », notent les auteurs du rapport.

Le défi de la violence armée

Quant aux défis qui attendent le futur chef du SPVM, celui de la lutte contre la violence armée est identifié comme prioritaire, « près du tiers des Montréalais l’ayant classé comme "le plus grand défi" parmi les 10 mesurés », selon la consultation.

Les Montréalais estiment aussi que le futur dirigeant devra améliorer le lien de confiance de la population envers le SPVM (40 % l’ont classé parmi les trois défis prioritaires, dont 15 % comme « le plus grand défi »).

Les autres défis prioritaires identifiés lors de la consultation sont : implanter au sein du SPVM une culture de valorisation des diversités et de l’inclusion, consolider les actions et mesures pour lutter contre le profilage racial et social, actualiser les pratiques d’interventions policières auprès des personnes vulnérables et dans les cas de violence conjugale ou intrafamiliale, et optimiser et maximiser la visibilité policière dans les rues afin de favoriser un sentiment de sécurité. L’amélioration du bilan routier est de loin le défi le moins préoccupant selon les Montréalais, alors que seulement 8 % l’ont classé parmi les trois défis prioritaires.

Une présentation détaillée des résultats de la consultation aura lieu le mardi 4 octobre lors d’une assemblée publique de la Commission de la sécurité publique de la Ville de Montréal. La présentation sera suivie d’une période de questions et commentaires du public et des commissaires

Le processus de mise en candidature débutera par la suite, et l’affichage du poste devrait durer au moins sept à dix jours. Par la suite, les candidatures reçues seront examinées puis les candidats retenus seront vus en entrevue.

Si tout se passe bien, le nom du ou de la nouvelle cheffe du SPVM sera connu avant Noël, mais la nomination sera entérinée par la Ville de Montréal et par le Conseil des ministres après les Fêtes.

Avec Daniel Renaud