La période de la rentrée est toujours très occupée pour les employés de la Société de transport de Montréal (STM), mais cette année, ils font face à un défi encore plus grand en raison de la refonte des titres de transport qui donne des maux de tête aux usagers.

« Les gens sont mêlés », reconnaît Daniel Cloutier, gérant de la station de métro Montmorency, à Laval. « À cause de la refonte, chaque transaction est plus longue et plus complexe qu’avant. Les gens ne trouvent plus dans la machine distributrice les titres de transport qu’ils avaient l’habitude de trouver. Il y a de plus longues files, plus d’impatience, plus d’agressivité envers les employés. »

Les nouveaux titres de transport sont en vigueur depuis le 1er juillet, mais bien des gens, notamment les étudiants ou des travailleurs qui étaient en télétravail, renouent avec les transports en commun avec la rentrée.

Lundi matin, la STM avait donc ajouté des postes de vente à la station Montmorency, l’une des plus touchées par les changements en vigueur.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Daniel Cloutier, gérant de la station de métro Montmorency

Les employés ont eu de la formation et sont bien préparés, mais c’est quand même plus lourd et plus stressant, parce qu’il y a la pression de la clientèle, et ils doivent répéter plusieurs fois la même chose.

Daniel Cloutier, gérant de la station de métro Montmorency

Par exemple, relève-t-il, des passagers qui ignorent les changements en vigueur achètent un billet d’autobus à 3,50 $ à Laval puis, en arrivant au métro, apprennent qu’ils doivent payer 5,25 $ pour un billet tous modes en zones A et B. Puisque ce type de titre de transport ne peut être acheté à bord des autobus, ils auraient dû acheter leur billet pour les zones A et B avant de monter dans leur autobus.

« Il faut expliquer tout ça à chaque transaction, c’est long », note le gérant de station.

Autre exemple : les usagers bénéficiant d’un tarif réduit (personnes âgées ou étudiants) et détenant déjà une carte Opus avec photo pour une zone et qui ont besoin de changer de zone doivent maintenant se procurer une nouvelle carte (gratuite). Mais produire cette carte peut prendre jusqu’à 10 minutes.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Anne-Marie Roux, directrice de la qualité du service aux usagers à l’ARTM

« Plus que jamais, il faut planifier ses déplacements en amont et s’informer avant de prendre les transports en commun », insiste Anne-Marie Roux, directrice de la qualité du service aux usagers à l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM).

Connaître sa zone

Quels sont les principaux changements qu’il faut connaître ?

La nouvelle grille repose maintenant sur quatre zones : l’agglomération de Montréal (A), Laval et l’agglomération de Longueuil (B), ainsi que les couronnes nord et sud (C et D).

IMAGE TIRÉE DU SITE DE LA STM

Dorénavant, les usagers n’ont plus à payer chaque fois qu’ils utilisent un mode de transport différent dans une même zone. Par exemple, à Montréal, les utilisateurs peuvent passer à leur convenance du bus au métro et au train. Un titre de transport de la zone A « tous modes » permettra aussi de monter à bord du Réseau express métropolitain (REM), lorsqu’il entrera en service.

Pour les usagers qui ne veulent prendre que l’autobus, il existe des titres offerts à moindre coût dans chaque zone.

Il faut retenir que votre titre de transport doit être valide dans la zone où se situe votre point de départ, sur le territoire des zones traversées et dans la zone où se situe votre point d’arrivée.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Lors d’un déplacement entre Laval et Montréal, par exemple, il faut s’assurer d’avoir un titre qui couvre tant la zone A que B. La même situation s’applique pour un voyage entre Longueuil et Montréal.

Si le titre unitaire à l’intérieur d’une même zone demeure à 3,50 $, le coût d’un passage entre les zones A et B passe à 5,25 $. Ce changement a été dénoncé par des usagers, et l’ARTM les a entendus : le 1er octobre, le tarif sera réajusté à 4,50 $.

Les options de titres mensuels ou occasionnels – forfaits de quelques titres ou de périodes ciblées illimitées – sont toujours offertes.

La STM souligne qu’on retrouve toutes les informations sur les nouveaux titres de transport sur son site web et sur l’application Chrono, ainsi que la liste des 300 détaillants où l’on peut les acheter. « On peut donc prévoir notre achat à l’avance, près de chez soi, et éviter la cohue dans les stations », faire remarquer Philippe Déry, porte-parole de la STM.

Consultez la grille tarifaire en vigueur depuis juillet