Le service de transport scolaire de la Société de transport de Montréal (STM) pourrait être « réduit » dans les prochains jours, à l’aube des examens de fin d’année. Devant un « manque d’effectifs », la STM risque en effet de devoir réduire une partie de son service de « lignes-écoles dédiées ».

« La STM doit présentement composer avec un manque d’effectifs qui limite notre capacité à livrer l’ensemble de notre service bus. À cet effet, l’entièreté du service scolaire ne pourra être assurée en tout temps entre le 13 et le 23 juin », indique l’organisation, dans une lettre envoyée à des parents d’élèves, au cours des derniers jours.

Par courriel, la porte-parole de la STM, Amélie Régis, précise que « le service de lignes-écoles n’est pas suspendu », mais qu’il pourrait « être réduit selon la disponibilité [des] effectifs ». « Cette situation est attribuable au début des vacances des chauffeurs en lien avec la période estivale. Nous redoublons d’efforts pour maintenir un niveau de service adéquat lorsque la situation l’exige et tentons le plus possible d’atténuer les impacts que cette réduction de service pourrait avoir sur la clientèle scolaire », assure-t-elle.

« Depuis [lundi], nous avons couvert 99,41 % de l’offre de service habituelle, soit par des lignes-écoles, soit par le réseau régulier, soit par des bus renforts. La quasi-totalité des écoles sont desservies par le réseau régulier. Lorsqu’elles ne le sont pas, nous les priorisons également », insiste Mme Régis. Au total, 54 écoles sont desservies par le transport scolaire de la STM.

Jointe par La Presse, la commission scolaire English-Montréal (CESM), qui administre l’un des établissements touchés – l’école secondaire Lester-B.-Pearson dans Montréal-Nord –, a confirmé que « certains services spécialisés pourraient être interrompus au cours du mois de juin ». « Les seuls services qui seront affectés sont les bus spéciaux qui se rendent dans nos écoles. […] Les bus réguliers de la STM sont toujours disponibles pour que les élèves se rendent dans les écoles », a toutefois maintenu son porte-parole, Michael J. Cohen.

À la STM, on confirme que les six voyages quotidiens vers cette école demeurent en théorie « planifiés » jusqu’au 21 juin. En cas de besoin, l’organisme invite toutefois les élèves et leurs parents à « planifier leurs déplacements » en consultant les horaires du service régulier sur son site web. Les écoles concernées qui auraient des questions peuvent aussi s’adresser au service scolaire de la société de transport.

Un trajet allongé ?

À terme, bon nombre d’élèves pourraient être touchés par cette rupture de service, s’est inquiétée mardi la mairesse de l’arrondissement de Montréal-Nord, Christine Black, lors de la séance du conseil municipal de Montréal, en demandant des comptes à l’administration Plante.

« L’école secondaire Lester-B.-Pearson accueille des étudiants d’aussi loin que Saint-Léonard et Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles. Ces secteurs ont depuis des années un service de transport collectif déficient, donc ne me dites pas qu’il y aura de nombreuses alternatives pour voyager le matin et le soir », a-t-elle fustigé.

Mme Black dit ne pas comprendre « pourquoi l’administration peut tolérer » cette situation en pleine période d’examens, « qui cause déjà beaucoup de stress » pour les jeunes. « Quand on regarde les estimations avec les lignes régulières, le trajet va prendre jusqu’à une heure pour un élève de Rivière-des-Prairies et de Pointe-aux-Trembles », a-t-elle encore dénoncé.

Du service en matinée, assure la Ville

Au cabinet de la mairesse Valérie Plante, on fait valoir que la STM est « pleinement mobilisée pour assurer le transport des écoliers partout sur l’île, dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre ».

La conseillère du district de La Pointe-aux-Prairies et parent d’un élève de l’école Lester-B.-Pearson, Lisa Christensen, a quant à elle soutenu mardi que le service demeurera en vigueur « en avant-midi seulement ». « Il y aura du service pour les jeunes le matin », a-t-elle certifié, en citant une communication interne transmise par la direction de l’établissement.

À ses côtés, le conseiller du district de François-Perrault, Sylvain Ouellet, a promis que des vérifications seraient faites pour assurer le meilleur service possible.

« Il faut savoir toutefois que le service scolaire offert par la STM et la Ville n’est pas subventionné par Québec, contrairement à tout le transport scolaire à travers le Québec, qui est offert par le gouvernement avec les autobus jaunes. C’est donc quelque chose, un peu comme le niveau 5 du service de police, qui est assumé à même les taxes des Montréalais », a-t-il dit, soulignant aussi que le transport scolaire par autobus « s’ajoute à des lignes régulières », qui, elles, continuent de fonctionner.