Malgré une campagne tumultueuse, Balarama Holness, candidat à la mairie de Montréal et chef du parti Mouvement Montréal, vise l’élection de 10 de ses candidats dans les différents arrondissements de la métropole, à la suite du vote de dimanche.

« Pour nous, 10, ça serait une victoire », a-t-il dit vendredi matin, lors d’un point de presse devant l’hôtel de ville, entouré d’une douzaine de candidats de son parti. « Pour plusieurs personnes, ça peut sembler très ambitieux, mais nous travaillons sur le terrain et nous allons mettre toute notre énergie au cours des deux prochaines journées pour faire sortir le vote ».

« Nous allons étonner le monde (“shock the world ») ! », a lancé M. Holness.

Mouvement Montréal présente 68 candidats aux 103 postes qui sont à pourvoir, dans les 19 arrondissements, lors du vote qui se tient les 6 et 7 novembre dans la métropole.

Balarama Holness invite les citoyens à voter « avec leur cœur » plutôt que de tenter de faire un choix stratégique. Selon lui, son parti offre une nouvelle vision pour l’avenir de Montréal, alors que les autres formations politiques proposent des programmes « archaïques ».

Même si aucun sondage depuis le début de la campagne électorale ne lui a donné plus de 13 % des intentions de vote des Montréalais, il affirme recevoir de nombreux appuis sur le terrain, et reste optimiste.

« Ville multilingue »

L’une des propositions principales du programme de M. Holness – la tenue d’un référendum pour donner un statut bilingue à la métropole – a suscité la controverse, puisque la charte de Montréal stipule qu’il s’agit d’une ville de langue française.

Vendredi, le candidat de Mouvement Montréal à la mairie de Pierrefonds-Roxboro, Nadeem Sohail, a d’ailleurs souligné que, selon lui « Montréal est une ville multiculturelle et multilingue » où chacun devrait avoir le droit de recevoir des services municipaux dans la langue de son choix.

Jayoti Nanda, candidate à la mairie de Verdun, a renchéri en affirmant qu’il ne fallait pas « mettre le français avant les gens », et en faisant remarquer que Mouvement Montréal présentait l’équipe la plus multi-ethnique, ce qui lui permettrait de bien représenter la diversité de la population montréalaise.

Air Canada : un « manque de leadership »

Balarama Holness a aussi dénoncé le « manque de leadership énorme » du grand patron d’Air Canada, Michael Rousseau, qui a créé la controverse par son discours unilingue anglais devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, cette semaine. « C’est une ignorance énorme de sa part, et c’est consternant. »

Celui qui a grandi dans un foyer bilingue (mère francophone, père anglophone) estime que « tout Montréalais, toute personne qui s’identifie comme anglophone, devrait prendre l’initiative d’apprendre le français pour pouvoir communiquer en français. »

Selon M. Holness, Michael Rousseau n’est pas représentatif de l’ensemble de la communauté anglophone de Montréal, qui souhaite « promouvoir la langue de Molière ».