À cinq jours des élections, la mairesse sortante de Montréal Valérie Plante s’engage à son tour à embaucher plus de patrouilleurs pour augmenter la sécurité dans la métropole. Elle promet d’embaucher 250 « nouveaux policiers » d’ici la fin 2022, dont 80 d’ici la fin du mois de janvier prochain.

« Dès qu’on est élus, on va mettre l’offre d’emploi sur le babillard », a résumé Mme Plante lors d’un point de presse mardi après-midi dans ses locaux électoraux, durant lequel son parti a dévoilé les « dix mesures-phares » qu’il veut mettre de l’avant dans les 100 premiers jours du prochain mandat.

Elle dit ainsi vouloir « accélérer l’embauche » de policiers, alors que le nombre de fusillades se multiplie dans la métropole depuis quelques mois déjà. « On considère que ça va nous permettre d’être encore plus proactifs, surtout avec les 80 policiers qui seront là d’ici nos 100 premiers jours », a insisté la mairesse.

Son cabinet a précisé après l’annonce que 220 policiers en plus avaient déjà été annoncés à la fin septembre pour 2021, lors de l’annonce d’un plan de sécurité publique de 110 millions. De ce nombre, une trentaine d’entre eux doivent encore être embauchés dans les deux prochains mois. Ce sont ces 30 policiers qui s’ajoutent en fait aux 220 patrouilleurs qui seraient à nouveau embauchés en 2022, portant le total à 250.

Coderre et Plante très similaires

Fin octobre, le candidat à la mairie de Montréal, Denis Coderre, avait lui aussi promis d’embaucher rapidement 250 nouveaux policiers au SPVM – le même nombre que Valérie Plante – dans le but de rétablir le calme dans la métropole, qui fait face à une hausse du nombre de fusillades depuis quelques mois.

« Cette improvisation en matière de sécurité n’est rien d’autre que de la récupération de mesures déjà annoncées par notre parti. Il est clair que notre plateforme est la plus sérieuse, la plus complète et la plus réaliste », a d’ailleurs dénoncé mardi le porte-parole de M. Coderre en matière de sécurité, Abdelhaq Sari.

« Nous, on ne fait pas juste ajouter des policiers sans dire où ils vont aller, parce que c’est ça le problème avec l’autre plan. On ne parle pas d’escouade contre le trafic d’armes ni de groupes criminalisés, alors que c’est ça le nerf de la guerre, c’est ça dont il faut s’occuper », lui a ensuite rétorqué Mme Plante.

En date du 31 décembre 2020, Québec autorisait le SPVM à avoir 4802 policiers, mais l’organisation en comptait réellement 4507.

C’est ce fossé que les deux partis veulent combler. M. Coderre a déjà annoncé son intention de déposer « une demande au gouvernement du Québec pour modifier le règlement imposant la limite » de 4802 policiers. Mme Plante, elle, n’a pas l’intention de faire une pareille demande au gouvernement Legault pour le moment. « Je ne sors pas un chiffre de mon chapeau », a-t-elle avancé à ce sujet.

« Première étape » pour le registre des baux

L’un des autres engagements-phares de Valérie Plante sera par ailleurs d’implanter un registre des baux « obligatoire », qui sera toutefois limité aux immeubles de huit logements et plus. « On considère que c’est une excellente première étape », a lancé Mme Plante mardi.

« C’est important aussi de pouvoir aller chercher des informations. La raison pour laquelle on cible huit logements et plus, c’est que les problèmes de rénovictions sont beaucoup liés à des grands immeubles, souvent des grands propriétaires qui n’habitent même pas ici ou des compagnies à numéro », a-t-elle poursuivi.

Reconnaissant que des groupes de protection des locataires « nous disent ça devrait inclure tous les immeubles », Mme Plante a néanmoins mentionné que des associations de propriétaires disent aussi que la Ville « va trop vite ». « On considère que c’est une bonne approche équilibrée de commencer avec huit logements et plus. »

Le parti a aussi réitéré son intention de protéger le Golf d’Anjou « pour en faire un magnifique espace vert ». Il compte aussi utiliser son droit de préemption pour acheter des terrains afin d’en faire du logement abordable. « On a déjà ce pouvoir pour le logement social, et là on passe à l’autre étape pour le logement abordable », a conclu la mairesse.