La mairesse sortante de Montréal, Valérie Plante, veut attirer plus d’entreprises vertes dans la métropole. Elle s’est engagée mercredi à allonger 30 millions pour créer plusieurs « zones d’innovations » qui leur feraient une place de choix, dans la Pointe de l’île, Lachine, Saint-Laurent et Ahuntsic-Cartierville.

« Les villes qui vont briller dans le futur vont miser sur une économie qui est à l’avant-garde et, surtout, qui est verte. […] Montréal est définitivement ouverte pour faire des affaires. On l’était avant la pandémie, maintenant on l’est encore plus », a expliqué Mme Plante lors d’un point à la Maison du citoyen, dans Pointe-aux-Trembles.

Ainsi, une première « zone d’innovation », située dans le secteur de la Pointe de l’île, serait dédiée aux industries des technologies propres, de la chimie verte, de l’économie circulaire et des énergies renouvelables. La zone Saint-Pierre dans Lachine, elle, s’attarderait surtout aux manufacturiers innovants et la recherche scientifique. Plus au nord, une zone comprendrait deux pôles – un sur les terrains de l’ONF dans Saint-Laurent et l’autre dans le district central d’Ahuntsic-Cartierville – qui se pencherait sur la culture, le design et les nouvelles technologies.

Les 30 millions promis par Projet Montréal iraient dans deux enveloppes distinctes. La première, évaluée à 10 millions, permettrait de transformer des terrains de la Ville en lançant « cinq appels à projets urbains innovants (APUI) » pour créer des emplois verts. Un premier appel est prévu dans le secteur Louvain Ouest, dans Ahuntsic-Cartierville, où la Ville estime être en mesure d’exploiter 650 000 pieds carrés.

Ça ressemble un peu à ce que Bernard Landry a fait dans le quartier de l’innovation, c’est-à-dire de profiter de terrains qui appartiennent à la Ville et de les développer pour en faire une zone d’innovation.

Valérie Plante, mairesse de Montréal

L’autre budget de 20 millions irait à la décontamination de terrains, la construction ou la rénovation de bâtiments industriels et augmenter l’offre d’incitatifs fiscaux aux entreprises situées dans les trois zones citées plus haut.

Une décontamination qui « avance bien »

D’ailleurs, la décontamination des terrains dans l’Est « avance bien », selon le parti de la mairesse sortante, qui refuse toutefois de dévoiler des chiffres précis. « Les neuf terrains qui appartiennent à la Ville sont présentement en décontamination, des travaux ont été réalisés », a simplement offert la candidate à la mairie dans Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, Caroline Bourgeois.

Elle soutient que la Ville continuera de « travailler avec les propriétaires privés » pour que les projets de revalorisation « fonctionnent ». « La dernière chose qu’on veut pour l’Est, ce sont des ventes de feu. On a une opportunité unique de déterminer le développement qu’on veut dans l’Est », a insisté Mme Bourgeois.

Il y a quelques mois, en mars, la ministre responsable de la Métropole, Chantal Rouleau, avait martelé que la mairesse Valérie Plante devrait d’abord utiliser les millions déjà versés par Québec pour ses projets plutôt que de continuellement réclamer des fonds. « Je peux vous dire que la mairesse n’a pas la note de passage pour la décontamination dans l’est de Montréal », avait-elle alors fustigé.

C’est en octobre 2020 que Montréal avait lancé les travaux de décontamination de quelque quatre millions de pieds carrés de sols répartis sur neuf terrains municipaux. Ils sont surtout situés dans l’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, entre autres dans le Secteur industriel de la Pointe-de-l’Île.