Des manifestants se sont rassemblés jeudi au centre-ville de Montréal pour presser les candidats à la mairie de s’engager à « freiner » la hausse des loyers dans la métropole. Ils réclament la livraison de 22 500 logements sociaux en cinq ans.

« On est là pour demander aux différents partis en lice de faire du logement un droit fondamental », lâche en entrevue le porte-parole du Regroupement des comités logement et associations de locataires (RCLALQ), Maxime Roy-Allard.

Il affirme que 22 500 logements sociaux, un chiffre souvent repris par le milieu communautaire dans ses revendications, sont nécessaires pour faire face à l’étendue des besoins d’ici cinq ans à Montréal. « Si on ne fait rien, on se dirige droit dans un mur. Et le mur, c’est Toronto, Vancouver. On est à un point de non-retour. Il y a des locataires à faible revenu qui vont devoir quitter la ville si ça se poursuit », dit le responsable.

Fin septembre, les deux principaux candidats à la mairie, Valérie Plante et Denis Coderre, se sont tous deux engagés à implanter un registre des baux s’ils sont élus. Le parti de la mairesse sortante a déjà indiqué qu’il restreindrait la mesure aux immeubles de huit et logements et plus, pendant que les troupes d’Ensemble ont simplement dit viser « tous les baux résidentiels ».

« De notre côté, on veut surtout que ce ne soit pas juste une promesse électorale mais que ce soit concrètement réalisé dès la prise de pouvoir. Et surtout, il faut que ça s’applique à tous les logements, pas seulement aux grands propriétaires », renchérit M. Roy-Allard à ce sujet.

Dans un communiqué diffusé en marge de la manifestation, le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) a indiqué que de 2015 à 2020, « le loyer moyen est passé de 735 $ à 882 $, soit une hausse de 20 % en seulement cinq ans » dans la métropole. Ce sont près de 180 000 ménages locataires montréalais qui paient plus du tiers de leur revenu pour se loger présentement, pendant que tout près de 24 000 ménages sont « en attente pour un logement à loyer modique », selon les données de l’organisme

« Si les partis souhaitent véritablement répondre à la crise du logement, ça ne passe pas par le développement de logement dit abordable. Le logement social, sous forme de logements à loyers modiques, de coopératives ou d’organismes sans but lucratif d’habitation, est le seul logement dont l’abordabilité est pérenne à long terme », a soutenu l’organisatrice communautaire du FRAPRU, Catherine Lussier.

De son côté, le Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes du Québec (RAPSIM), qui participait aussi au rassemblement, déplore que la transformation de maisons de chambres « en logements trop chers » contribue grandement à l’itinérance. « Il faut tout mettre en place pour protéger les maisons de chambres et favoriser activement leur socialisation », affirme la directrice du groupe, Annie Savage.