Avec des services de repas, un accès à une panoplie de soins de santé et une vaste salle de repos, la halte-répit hivernale du Grand Quai du Port de Montréal sera fonctionnelle dès lundi matin et pourra accueillir chaque jour plus de 300 personnes en situation d’itinérance.

« Ce service vient répondre à une problématique que nous anticipions depuis quelque temps déjà avec la venue de l’hiver en période de pandémie », se réjouit Fiona Crossling, directrice générale de l’Accueil Bonneau.

Les intervenants de l’Accueil Bonneau y accompagneront les visiteurs en recherche de logements permanents. Des loisirs créatifs seront proposés aux occupants, qui pourront également utiliser les ordinateurs dans un espace prévu à cet effet.

L’endroit arrive à point alors que la distanciation sociale limite la réouverture des centres de jour à pleine capacité, un enjeu pour les personnes se retrouvant à la rue alors que le froid les guette.

Notons par contre que cette nouvelle installation n’admet pas les animaux.

Jérémie Girard, directeur des opérations de l’Accueil Bonneau, était sur place samedi après-midi pour faire visiter les lieux. Une ressource de jour offrant des services et des activités variées pour répondre aux différents besoins de la clientèle était nécessaire. « C’est même urgent, comme nous l’a prouvé la situation du campement Notre-Dame. Nous avons réussi à tout mettre en place en un temps record avec l’aide de nos partenaires. »

Un système de navettes sera progressivement établi pour assurer le transport des personnes qui veulent se rendre à la halte ou en repartir, précise-t-on.

Mais le service de navettes dessert surtout les quartiers centraux, alors que l’itinérance à Montréal s’étend maintenant de Pointe-aux-Trembles jusqu’à Pierrefonds. « Ça reste compliqué. Le service de navette ce n’est pas parfait », admet M. Girard.

On n’est pas à l’abri que des centres de jour ferment. C’est pourquoi ce projet est important.

Jérémie Girard, directeur des opérations de l’Accueil Bonneau

Un autre défi : le recrutement. Les refuges de jour fonctionnent grâce au bénévolat et la COVID-19 a grandement diminué le bassin de volontaires disponibles.

La mairesse de Montréal Valérie Plante était présente à la visite et a louangé le projet. « Ça démontre bien à quel point tous les partenaires font un travail incroyable malgré la pandémie, qui a un impact sur les plus vulnérables. »

PHOTO BERNARD BRAULT, LA PRESSE

Le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant

Ce projet est « porteur d’espoir et montre qu’on peut se serrer les coudes dans les temps difficiles », a commenté le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux Lionel Carmant, également sur place.