Le projet d’aménagement d’un nouveau parc-nature dans l’ancienne cour de triage Turcot reçoit « un large assentiment de la population », mais devrait intégrer notamment la falaise Saint-Jacques, estime l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) dans son rapport rendu public lundi matin.

Ce parc deviendrait ainsi « un véritable poumon vert dans un secteur dominé actuellement par l’industrie et le transport et assujetti à d’importantes ruptures urbaines induites par ces usages », souligne l’OCPM. Les commentaires des quelque 300 participants à la consultation vont dans le sens d’élargir le périmètre du parc-nature, une position qu’adopte également l’OCPM.

La première recommandation du rapport va dans ce sens. On plaide ainsi la cohérence des actions pour en faire un projet complet qui permettrait de marquer l’entrée de la métropole de façon « verdoyante, emblématique et innovante ». Selon l’OCPM, la nouvelle délimitation du projet devrait inclure le parc-nature, le lien nord-sud pour les cyclistes et les piétons déjà prévu, le parc Terry-Fox, la falaise Saint-Jacques, la bande verte au pied de la falaise ainsi qu’une zone de dégagement de la crête à 10 mètres. L’OCPM souligne que la Ville de Montréal doit acheter tous les terrains nécessaires au projet et conférer à ce dernier « un statut unique à cette nouvelle délimitation ».

Cette consultation qui s’est déroulée l’automne dernier est intimement liée à la reconstruction du complexe Turcot avec ses échangeurs et ses nombreuses bretelles. Le déplacement de l’autoroute et des voies ferrées a permis de libérer un espace de 43 hectares. Le chantier du ministère des Transports prévoit certains réaménagements. À cet égard, le rapport de l’OCPM rappelle que la consultation menée en 2009 par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) recommandait de prendre en compte « les intérêts et le bien-être de la population résidant en marge du projet ».

Avant la consultation de l’OCPM, la Ville de Montréal a sondé les résidents du secteur, dans un rayon de 2 km : « 90 % se sont dit être susceptibles de fréquenter le nouveau parc-nature et 83 % envisageraient l’utilisation du lien nord-sud pour leur déplacement entre le canal de Lachine et le haut de la falaise Saint-Jacques ». Ce lien connu sous le nom de « dalle-parc » devrait, selon l’OCPM, « porter une signature unique, novatrice et emblématique ». Ce lien devrait être accessible toute l’année, recommande-t-on.

Pour l’OCPM, le projet présente « un potentiel intéressant d’incarner l’audace et le savoir-faire montréalais ».

Par ailleurs, le secteur est chargé d’histoire. L’ancienne cour de triage Turcot comportait à l’époque de la Nouvelle-France une grande étendue d’eau dénommée le lac Saint-Pierre. L’assèchement du lac a fait place à un vaste espace au pied de la falaise Saint-Jacques qui est au cœur de l’industrialisation de Montréal. Dès 1847, des activités ferroviaires s’y sont développées. Ce n’est que dans les années 1980 que la Ville de Montréal a acquis une partie des terrains détenus par le Canadien National (CN) afin d’y aménager le parc Terry-Fox et réaliser des travaux pour stabiliser la falaise.

Il y a un an, le comité exécutif de la Ville a mandaté l’OCPM pour consulter les Montréalais et ainsi préciser les propositions d’aménagement. Tous les travaux qui pourraient être envisagés devront attendre la fin du chantier Turcot.