Des femmes en uniforme jaune ? C’est rarissime à Montréal. Sur 2360 pompiers, elles ne sont que 29. Mais les choses pourraient changer. En 2018, 17 jeunes femmes ont rejoint les bancs de l’Institut de protection contre les incendies du Québec dans le but de devenir pompières. Un record, selon le Service de sécurité incendie de Montréal (SIM).

Hier, le SIM a présenté son rapport d’activités de l’année 2018. « Le dernier fait saillant que je ne veux pas passer sous silence, c’est le résultat de notre programme sur la mixité et la diversité ; 20 % de notre embauche en 2018 est issue de groupes sous-représentés au SIM », a annoncé Bruno Lachance, directeur du SIM. Parmi ces 20 % (soit une dizaine de recrues), des femmes, des membres des minorités visibles et des autochtones. Par ailleurs, 17 femmes ont entrepris un diplôme d’études professionnelles pour devenir pompières. Du jamais-vu, selon M. Lachance.

Le SIM affirme avoir fait des efforts pour éveiller l’intérêt des femmes et atteindre une plus grande mixité parmi ses employés. « Depuis plusieurs années, un comité a été mis en place pour travailler avec les écoles et ça fonctionne très bien », a expliqué Anik St-Pierre, conseillère en mixité et inclusion pour le SIM. « On a fait des journées portes ouvertes pour démystifier le métier de pompier pour les jeunes des minorités visibles, les autochtones et les femmes », a-t-elle ajouté. Le SIM était présent à des événements comme la Foire de l’emploi sécurité et groupes d’intervention, Les filles ont le feu sacré et On a tous le feu sacré.

Un changement qui prend du temps

Il faudra cependant être patient avant de voir plus de femmes à l’assaut des incendies. La formation menant au métier de pompier est très contingentée, a noté Mme St-Pierre. « Même si l’on a un bassin de gens intéressés, ça peut prendre deux ans avant qu’ils soient admis au programme et trois ans avant qu’ils graduent », a-t-elle précisé. Féminiser la profession est un projet de longue haleine. « On commence à récolter les fruits du travail mis en place il y a plusieurs années », a-t-elle conclu.

Il faudra patienter encore davantage pour observer la parité à la direction. « Malheureusement, pour l’instant, personne n’a appliqué sur un poste de chef de division aux opérations, qui est un passage pour obtenir un poste de direction », a déploré M. Lachance. Il a précisé que le SIM est ouvert à voir progresser les femmes compétentes. Certaines sont chefs à la prévention. « Bien sûr, on part de loin. On sait que c’est une organisation qui est essentiellement masculine, a reconnu le directeur du SIM. On essaie d’évoluer, de changer. Ce ne sont pas nos pratiques qui sont déficientes, mais plutôt le bassin qui n’est pas là pour l’instant. »

La force d’intervention du SIM en 2018

2360 employés

29 femmes (1,2 %)

24 membres des minorités visibles (1 %)

5 autochtones (0,2 %)

Source : rapport d’activités 2018 du SIM