La gestion des grands projets d’infrastructures à Laval ne rencontre pas totalement les exigences d’efficacité et de bonne gouvernance, conclut la vérificatrice générale de Laval dans son rapport annuel qui vient d’être rendu public. C’est l’occasion d’apporter des améliorations, réplique l’administration du maire Marc Demers.

Selon la vérificatrice générale Véronique Boily, le cadre mis en place en 2015 pour gérer les projets d’envergure comme le Complexe aquatique ou le Centre d’interprétation des biosciences Armand-Frappier, devrait être revu. Il «n’est pas totalement respecté» et des documents requis «ne sont pas produits et ne sont pas approuvés par les instances concernées», peut-on lire dans le rapport qui consacre un chapitre entier à l’audit des grands projets.

L’équipe de Mme Boily explique que les analyses qui devraient être faites en amont des projets afin de bien identifier les besoins de la municipalité, sont incomplètes. De plus, les analyses de risques ne sont pas «standards», il y a peu de suivi et peu de mesures de mitigation. «Quatre des cinq projets analysés ne présentaient pas d’analyse d’options (statu quo, nouvelle construction, amélioration ou location d’un site)», souligne-t-on dans le rapport.

Quant au portrait d’ensemble des coûts des projets, certains éléments n’en font pas partie.

Pour le chef de l’opposition officielle à l’hôtel de ville, Michel Trottier, la situation décrite par la vérificatrice générale est «inacceptable». Selon lui, il s’agit de «l’héritage de l’ancien directeur général Serge Lamontagne». Ce dernier est maintenant directeur général à la Ville de Montréal.

«Ce qui est analysé, explique les dérapages du Complexe aquatique et le centre animalier, deux projets qui ont suspendus. Si ça se produisait dans le secteur privé, il y aurait des congédiements», souligne M. Trottier, rappelant que le bureau des grands projets compte une équipe de 15 personnes, et coûte annuellement 2,5 millions.

Du côté de l’administration Demers, ce rapport confirme la nécessité d’apporter des changements qui s’inscriront dans la restructuration des services municipaux entamée l’automne dernier. «On ne le prend pas comme un blâme mais plutôt comme l’occasion d’apporter des améliorations», indique le vice-président du comité exécutif Stéphane Boyer.

Ce dernier mentionne également que des lacunes avaient déjà été identifiée. Le Bureau des grands projets pourrait dorénavant se concentrer seulement sur les plus gros projets. «On va faire en sorte de suivre moins de projets mais les suivre mieux», précise M. Boyer. La liste des projets retenus n’est toutefois pas encore dressée.