Jeter l'éponge ou continuer ? Les membres de Coalition Montréal devront se prononcer en novembre sur l'avenir de leur parti qui ne compte qu'un élu à l'hôtel de ville. Mais déjà, leurs dirigeants préviennent avoir de sérieux doutes sur leur capacité à rembourser leur dette.

«Les lois électorales du Québec militent fortement contre la capacité du parti à se réorganiser en vue des élections de 2021», prévient la formation. Au 31 décembre, sa dette se chiffrait à 315 000 $ et gonfle rapidement. De nouvelles règles imposées par Québec lui interdisent en effet d'utiliser les fonds versés par la Ville afin de payer les intérêts sur sa dette.

Si le parti estime avoir un rôle à jouer sur l'échiquier politique montréalais, l'impasse financière dans laquelle il se trouve lui rend la tâche pratiquement impossible pour se préparer en vue des prochaines élections municipales. La formation convoque donc ses quelque 500 membres à une assemblée en novembre afin de décider s'ils souhaitent continuer ou s'ils préfèrent fermer les livres.

C'est la deuxième fois que Coalition Montréal demande ainsi à ses membres de se prononcer sur son avenir. En juin 2017, les membres avaient décidé de poursuivre l'aventure malgré la lourde dette héritée des élections de 2013. Après une campagne difficile où son candidat à la mairie s'est désisté, le parti n'a fait élire qu'un seul candidat, Marvin Rotrand.

Coalition Montréal a été fondé en 2013 par le défunt homme d'affaires Marcel Côté. Celui-ci n'avait pas réussi à atteindre le seuil de 15% des votes nécessaire pour obtenir un remboursement de ses dépenses électorales, ce qui avait lourdement endetté le parti.

Estimant que les règles favorisent les grands partis, Coalition Montréal demande à Québec d'alléger les règles pour rembourser les dépenses des candidats obtenant au moins 5% des votes. Le parti demande aussi de revenir sur la règle lui interdisant d'utiliser les fonds versés par la ville pour payer les intérêts sur sa dette.

«La démocratie fonctionne mieux lorsque les règles en vigueur facilitent la diversité des opinions. Les règles ne devraient pas aller à l'encontre des petits partis et des idées nouvelles, mais nos règles actuelles sont malheureusement trop strictes», estime Marvin Rotrand.