À la suite de l'arrestation et de la mise en accusation pour abus de confiance et corruption dans les affaires municipales de l'ancien maire de Terrebonne, Jean-Marc Robitaille, la Ville a réclamé le remboursement de l'allocation de transition qu'elle lui avait été versée l'année dernière. La somme de 60 000 $ a été remise à la municipalité, a appris La Presse.

En réponse à une demande en vertu de la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels, Terrebonne confirme avoir reçu un chèque daté du 19 mars dernier, soit quatre jours après l'arrestation de M. Robitaille par l'Unité permanente anticorruption (UPAC). Il s'agit d'une somme de 59 499,96 $, soit l'équivalent des revenus encaissés par M. Robitaille. Ce dernier conservera donc les 82 786,34 $ restants de son allocation totale de 142 286,30 $ reçue en février 2017.

En février 2017, la Ville avait remis à son ancien maire une allocation de transition tel que l'avait décidé la Commission municipale du Québec (CMQ) en tenant compte des nouvelles dispositions législatives adoptées quelques mois plus tôt par l'Assemblée nationale. Ainsi, un maire démissionnaire, comme M. Robitaille, doit invoquer un problème de santé grave (ou des raisons familiales sérieuses) pour avoir droit à une allocation de transition.  

Jean-Marc Robitaille a produit son dossier médical attestant de son état de santé. De plus, il a fait la démonstration que son épouse connaît également des ennuis de santé importants. La CMQ a ainsi déterminé qu'il avait droit à une telle compensation.

Avant de démissionner formellement de ses fonctions, M. Robitaille s'était d'abord retiré le 15 août des affaires de la Ville, pour des raisons de santé. Cela faisait suite à des perquisitions menées par l'UPAC à l'hôtel de ville et chez lui. L'enquête appelée Médiator était en marche et allait mener à l'arrestation de M. Robitaille, de son directeur de cabinet, du directeur général de la municipalité, d'un entrepreneur et d'un ancien ingénieur le 15 mars 2018.

Ensemble, ces individus auraient participé à un système de partage de contrats municipaux en échange de bénéfices dont des voyages. Jean-Marc Robitaille et ses coaccusés doivent comparaître le 2 mai prochain au palais de justice de Saint-Jérôme.