Certains grands incendies de forêt pourraient continuer de brûler dans l’ouest du pays jusqu’à la fin de l’automne et même jusqu’au début de l’hiver.

C’est ce que prévoit la plus récente mise à jour fédérale en la matière présentée jeudi.

« Nous approchons de la fin de la saison, mais nous n’y sommes pas encore tout à fait », explique Michael Norton directeur du Service canadien des forêts de Ressources naturelles Canada.

Ainsi, malgré des nuits plus longues et la présence accrue de rosée au matin, le temps chaud prévu cet automne pourrait contribuer à garder actifs ou attiser certains grands brasiers surtout dans le centre du pays.

Pour le Québec, le risque d’incendies de forêt est toutefois considéré comme normal d’ici la fin du mois.

Le principal facteur qui explique cette différence marquée entre l’Est et l’Ouest du pays est la quantité de pluie reçue. « Les conditions de sécheresse sont encore importantes dans l’Ouest canadien, alors qu’[ici], pas besoin de le dire, il pleut pas mal », explique Yves Bergeron, professeur retraité de l’Institut de recherche sur les forêts (IRF) de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue.

Or, « ce qui fait qu’un feu va se maintenir, c’est si le carburant est sec », souligne-t-il. Qui plus est, même si certains brasiers sont éteints de façon « active », ils peuvent continuer de brûler de façon « passive » sous la surface, ajoute le chercheur.

S’ils sont laissés à eux-mêmes, certains feux peuvent même survivre à l’hiver et persister d’une saison à l’autre.

Un été « tout à fait exceptionnel »

Depuis le début de l’été, ce sont environ 5,3 millions d’hectares qui ont été consumés dans la province, qui arrive donc au premier rang en la matière au pays, suivi des Territoires du Nord-Ouest (3,6 millions d’hectares), de l’Alberta (2,3 millions d’hectares) et de la Colombie-Britannique (1,9 million d’hectares).

Si le nombre de 6174 incendies répertoriés au Canada jusqu’ici cet été n’est pas si éloigné de la moyenne des 25 dernières années (6129), c’est par leur superficie qu’ils se distinguent.

Pas moins de 16,5 millions d’hectares de forêt ont ainsi été la proie des flammes cette année au pays, contre à peine plus de 4 millions d’hectares pour la deuxième année à cet égard, soit 2014.

« On peut dire que la saison des incendies de forêt [2023] est tout à fait exceptionnelle », a ainsi commenté Michael Norton.

Ces feux ont forcé l’évacuation de 232 209 personnes à l’échelle du pays, dont 284 personnes qui n’ont toujours pas pu réintégrer leurs domiciles.

Autre exemple marquant de l’ampleur des incendies de forêt au pays : depuis 1989, un seul faisant plus d’un million d’hectares avait été répertorié au pays. Or, seulement en 2023, deux brasiers de cette taille ont été répertoriés dont un au Québec, dans le secteur de la Baie-James.