Le forestier en chef a appelé mardi le gouvernement Legault à repenser l’aménagement des forêts pour faire face aux changements climatiques.

Devant l’ampleur exceptionnelle des incendies de forêt au Québec cet été, le forestier en chef, Louis Pelletier, s’est dit préoccupé par l’avenir des forêts et recommande au gouvernement de revoir les pratiques d’aménagement forestier.

« La forêt de demain ne sera pas celle d’aujourd’hui et elle sera encore plus différente de la forêt du passé. Je crois donc que notre aménagement forestier tel que réalisé depuis plusieurs années au Québec doit évoluer face aux défis posés par l’adaptation de nos pratiques face à de nouvelles conditions climatiques », a-t-il déclaré mardi dans un communiqué.

Les changements climatiques progressent 10 fois plus rapidement que la capacité d’adaptation de la forêt, dit-il. Dans un document de réflexion remis à la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, Louis Pelletier présente donc différentes pistes de solution à explorer pour renforcer la résilience de la forêt.

Différentes mesures

Actuellement, la façon d’aménager les forêts manque de diversité, ce qui les rend plus vulnérables aux changements climatiques, souligne M. Pelletier dans le document de réflexion. Il propose d’abord de définir un zonage à travers la province, où chaque région aurait ses propres stratégies d’adaptation.

Il suggère également d’avoir un bon accès aux zones forestières, non seulement pour l’aménagement forestier, mais aussi pour lutter contre les incendies et récupérer le bois après des perturbations comme les incendies ou les infestations d’insectes. Enfin, il propose de planter des essences d’arbres adaptées aux nouvelles conditions climatiques tout en augmentant le niveau de reboisement actuel.

Les incendies de forêt, qui ont brûlé 1,5 million d’hectares au Québec en 2023, ont bouleversé les habitats fauniques, les activités en milieu forestier et les communautés, ce qui entraînera des répercussions sur plusieurs années, note M. Pelletier.

« Puisque l’humain est à l’origine de ces changements climatiques, c’est donc à nous d’aider la forêt pour qu’elle puisse devenir plus résiliente. Il en va de notre responsabilité d’agir en ce sens. La nature seule ne sera pas en mesure de maintenir une forêt telle que nous la connaissons actuellement », peut-on lire dans le document de réflexion.