Québec propose que les idéateurs du projet d’aire protégée de la rivière Péribonka participent au comité chargé de le finaliser, après les en avoir exclus sous la pression des élus municipaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean.

L’idée est suggérée dans une convocation annonçant la tenue, le 1er décembre prochain, de la première réunion du comité qui se penchera sur les « limites fines » du territoire à protéger, son statut de protection, sa gestion et sa mise en valeur ainsi que sur les principaux objectifs du plan de conservation, que La Presse a pu consulter.

« Cette première rencontre aura pour objectif d’établir précisément quels seront les mandats du comité et de discuter, dans un esprit d’ouverture, de la possibilité d’ajouter des membres en provenance de la société civile », écrit le ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Benoit Charette.

Le ministre fait ainsi indirectement référence au Comité de sauvegarde de la rivière Péribonka (CSRP), l’organisation citoyenne qui pilote depuis 12 ans le projet d’aire protégée de 237 km⁠2 le long de cette grande rivière qui se jette dans le lac Saint-Jean.

Les élus municipaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean avaient secrètement fait pression sur Québec pour exclure le CSRP du groupe de travail chargé de concrétiser le projet d’aire protégée, a révélé La Presse, en octobre, provoquant une polémique dans la région.

Ils avaient aussi menacé de ne pas participer au groupe de travail si le CSRP y était convié.

Les élus des municipalités régionales de comté (MRC) dont le territoire n’est pas touché par le projet d’aire protégée se sont depuis retirés du groupe de travail.

Ouverture

Le préfet de la MRC de Maria-Chapdelaine, Luc Simard, est maintenant d’accord pour faire une place au Comité de sauvegarde de la rivière Péribonka au sein du groupe de travail.

« J’ai dit publiquement, j’ai fait plein de déclarations, c’était une erreur de vouloir les exclure », a-t-il dit à La Presse, vendredi.

« C’est une erreur d’exclure un groupe qui veut participer à un débat public », avait notamment déclaré M. Simard au Quotidien de Saguenay, mercredi, qualifiant la démarche des élus de malhabile et inappropriée.

Luc Simard estime maintenant que le gouvernement est libre d’inviter qui il veut à participer au groupe de travail, et qu’il y siégera quoi qu’il advienne.

« Il n’y a pas de condition à ma participation », a-t-il affirmé à La Presse, appelant les autres participants à faire preuve « d’ouverture » et à être en « mode solution ».