(New York) Le premier ministre Justin Trudeau a déclaré que le Canada s’est engagé à verser 1,21 milliard dans le cadre de l’effort international visant à stopper la propagation de maladies infectieuses.

M. Trudeau a fait cette annonce à New York lors d’une conférence d’annonces de contributions pour le projet, connu sous le nom de Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme.

Le Canada, un partisan fondateur du Fonds mondial, a déjà promis 4 milliards depuis sa création en 2002 par l’ancien dirigeant bancaire Peter Sands.

L’annonce comprend 100 millions supplémentaires pour le dispositif de riposte à la COVID-19 du Fonds mondial, qui vise à aider les pays en développement à atténuer l’impact de la pandémie.

Le gouvernement affirme que la nouvelle somme représente une augmentation de 30 % par rapport à la dernière contribution du Canada et qu’il s’agit du plus important investissement multilatéral en santé du pays.

Le ministre du Développement international, Harjit Sajjan, a déclaré que le fonds avait sauvé 50 millions de vies au cours des 20 dernières années.

« Nous nous sommes engagés à faire en sorte que personne ne soit laissé pour compte », a déclaré M. Sajjan dans un communiqué.

« Il s’agit d’un combat mondial, et ce n’est qu’ensemble que nous pourrons maximiser l’efficacité de nos investissements collectifs. »

Une délégation accompagne le premier ministre Justin Trudeau lors des réunions au sommet qui se tiennent à New York en marge de l’ouverture de la 77e Assemblée générale des Nations unies, cette semaine.

Plus tôt mercredi, le ministre canadien de l’Environnement a affirmé que la crise climatique était au cœur des discussions aux Nations unies, même si la guerre en Ukraine continue à inquiéter les leaders du monde entier.

PHOTO SEAN KILPATRICK, LA PRESSE CANADIENNE

Steven Guilbeault estime que les problèmes climatiques sont devenus une préoccupation de premier plan pour les dirigeants mondiaux – et que le gouvernement fédéral contribue à faire progresser cette discussion.

Steven Guilbeault estime que les problèmes climatiques sont devenus une préoccupation de premier plan pour les dirigeants mondiaux – et que le gouvernement fédéral contribue à faire progresser cette discussion.

M. Trudeau a commencé la journée de mercredi avec une réunion au sommet sur le développement d’une économie durable autour des océans, qui comprenait aussi John Kerry, l’ancien secrétaire d’État américain qui est maintenant l’émissaire climatique du président Joe Biden.

La veille, le premier ministre avait assisté à un évènement au zoo de Central Park visant à mobiliser les efforts pour stopper la perte de biodiversité et protéger 30 % des terres et des océans du monde d’ici 2030.

Le ministre Guilbeault soutient que même en Europe, où les menaces posées par la Russie sont omniprésentes, des efforts sont déployés pour arrêter le changement climatique. « Ils veulent produire 25 % de leur électricité par des panneaux solaires sur les toits d’ici 2030. C’est incroyable », a-t-il dit.

« Ils investissent de plus en plus. Et le Canada a déclaré que nous aiderions l’Europe de toutes les manières possibles, tout en poursuivant notre lutte contre le changement climatique. »

M. Guilbeault a également noté que le président Biden, qui a pris la parole mercredi à la tribune de l’Assemblée générale, a récemment paraphé le plus grand investissement de l’histoire des États-Unis en matière de changement climatique. « Je ne pense pas que le changement climatique soit mis en veilleuse », dit le ministre canadien.

« Nous vivons à une époque où, indépendamment de ce qui se passe sur la scène internationale, les problèmes environnementaux comme le changement climatique et la perte de biodiversité sont devenus des priorités internationales. »

Mais aussi l’Ukraine, et Haïti

Outre le président Biden, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est aussi adressé aux délégations à New York, dans un discours diffusé en direct, mais en visioconférence – une rare exception aux règles de procédures de l’Assemblée générale des Nations unies.

Car la guerre en Ukraine demeure un thème majeur de la rencontre internationale. La ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a affirmé que le Canada voulait s’assurer que le front commun mondial contre Moscou demeurait intact.

« Évidemment, ce que l’Ukraine attend du Canada, c’est toujours plus de soutien sur le plan financier et plus d’artillerie lourde, a-t-elle souligné. Nous avons déjà fait beaucoup. Mais nous devons faire plus. Et nous ferons plus. »

M. Trudeau doit également participer à une réunion avec des partenaires des Caraïbes pour discuter de la crise en Haïti, où des vagues incessantes de violence de gangs criminels ont persisté tout l’été, faisant des centaines de morts.

Bob Rae, l’ambassadeur du Canada à l’ONU, a affirmé qu’il s’était récemment rendu dans ce pays pour constater par lui-même le chaos. Les organisations criminelles ont même pris le contrôle du palais de justice de la capitale, Port-au-Prince, a-t-il relaté. « Nous n’allons pas déclarer […] que nous avons une solution magique. Ce n’est pas comme ça que ça fonctionne », a expliqué M. Rae.

« Nous devons apprendre de certaines des erreurs du passé, où des interventions n’ont pas eu le plein soutien du peuple haïtien. Et nous devons nous assurer que nous travaillons avec le peuple haïtien. » Mais c’est plus facile à dire qu’à faire dans un pays dirigé par un gouvernement provisoire, a-t-il ajouté. « Nous allons essayer de jouer un rôle aussi constructif que possible. Nous savons tous qu’il en faudra plus. »