L’humanité aura consommé le 29 juillet toutes les ressources que la Terre peut régénérer en une année, après un rebond marqué par la pandémie, l’an dernier.

Le « Jour du dépassement de la Terre » reprend donc son inexorable recul, amorcé avec l’apparition du déficit écologique, il y a une cinquantaine d’années.

Du 30 décembre, en 1970, le « Jour du dépassement de la Terre » a graduellement reculé jusqu’au 26 juillet, en 2019.

L’an dernier, en raison des mesures de confinement liées à la pandémie de COVID-19, il s’était établi au 22 août, une anomalie.

Cet indice calculé par l’organisation non gouvernementale Global Footprint Network (en français le Réseau de l’empreinte mondiale) mesure de façon exhaustive la demande humaine en ressources biologiques, y compris les services écologiques : nourriture, bois, séquestration du carbone, etc.

L’empreinte carbone de l’humanité a augmenté de 6,6 % par rapport à l’année dernière, pendant que la biocapacité forestière mondiale enregistrait une baisse de 0,5 %, attribuable en grande partie à la déforestation en Amazonie, note l’organisation dans un communiqué publié vendredi.

Il faudrait désormais 1,7 planète pour produire les ressources consommées en une année par l’humanité, précise-t-elle.

« À plus de cinq mois de la fin de l’année, le 29 juillet, nous aurons épuisé le budget planétaire de ressources biologiques pour 2021 », a résumé Susan Aitken, cheffe du conseil municipal de Glasgow, en Écosse, où doit se tenir en novembre la 26Conférence des Nations unies sur le climat (COP26).

Si nous avions besoin d’un rappel de l’urgence climatique et écologique à laquelle nous faisons face, le Jour du dépassement de la Terre s’en charge.

Susan Aitken, cheffe du conseil municipal de Glasgow

Mettre fin au statu quo

Le retour du Jour du dépassement en juillet démontre la nécessité pour les décideurs mondiaux de prendre des décisions radicales en faveur de l’environnement, notamment lors de la COP26, affirment le Global Footprint Network et l’Agence écossaise de protection de l’environnement (SEPA).

Les deux organisations soulignent que les gouvernements ont démontré avec la pandémie leur capacité d’agir rapidement « lorsqu’ils placent la protection de la vie humaine au-dessus de toute autre considération », tant en matière de réglementation qu’en matière de dépenses publiques.

« En novembre, c’est un monde fatigué qui tournera son attention vers l’Écosse et la COP26, où, ensemble, nous choisirons de créer prospérité ou misère dans le contexte des contraintes écologiques inéluctables de notre planète », a déclaré le PDG de la SEPA, Terry A’Hearn.

« Puisse ce Jour du dépassement de la Terre être notre appel au front, a ajouté Susan Aitken. Ensemble, faisons de notre planète notre priorité et faisons bouger la date du Jour du dépassement. »