Plusieurs dizaines de militants se sont rassemblés vendredi devant les bureaux de la Banque Royale du Canada (RBC), à Montréal, pour dénoncer les investissements de l’institution dans les énergies fossiles.

Le parvis avant de la banque, située sur la Place Ville Marie, était couvert de gouache noire, de façon à simuler un déversement pétrolier. Les manifestants étaient assis sur le sol aux côtés d’un faux pipeline où on pouvait lire « RBC $ chaos & injustice ».

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE

Les manifestants ont offert leur appui à la nation Wet’suwet’en, qui verrait le projet de gazoduc de la Coastal Gaslink (CGL) être érigé sur leur territoire, en Colombie-Britannique. Le projet est notamment financé par la RBC.

« Les banques sont énormément responsables de la crise écologique, et des enjeux de viols des droits autochtones, parce que derrière chaque projet, derrière chaque extension de l’industrie fossile, il y a quelqu’un qui finance [et] qui profite », déclare Louis Ramirez, porte-parole d’Extinction Rébellion.

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En plus de son organisation, Greenpeace Canada, la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social (CEVES), Quit RBC, Justice climatique Montréal, et Divest McGill se sont réunis pour mettre sur pied le rassemblement.

À deux jours de la conférence des Nations unies sur le climat (COP26) qui se déroulera à Glasgow, en Écosse, les environnementalistes demandaient aux banques d’à travers le monde de cesser d’investir dans les énergies fossiles. Les manifestants souhaitent également que la RBC « adopte une politique de respect du droit autochtone », précise Louis Ramirez.

« On voit qu’on n’y arrivera pas si les banques continuent à financer le problème », lance le porte-parole de Greenpeace Canada, Patrick Bonin. « Ce qui est particulièrement inquiétant pour nous, c’est qu’elles continuent comme si de rien n’était malgré qu’on voit l’aggravation des canicules meurtrière, des feux et des autres désastres qui sont alimentés […] par les changements climatiques », poursuit-il.

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Depuis la signature de l’Accord de Paris en 2016, la RBC a investi plus de 200 milliards de dollars dans l’industrie fossile. Elle se trouve au cinquième rang des entreprises qui financement le plus ce type d’énergie au monde, selon le rapport de Banking on Climate Chaos, paru en 2021.

L’objectif de l’évènement était « de respecter la science qui demande de réduire drastiquement les émissions de gaz à effets de serre », évoque Rosalie Thibault de la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social (CEVES). « Les investissements des banques ne sont pas alignés avec ça », ajoute-t-elle.

Aux petites heures vendredi matin, des membres d’Extinction Rébellion ont aussi recouvert des panneaux publicitaires de l’autoroute 40 de leurs propres bannières pour pointer du doigt les investissements de la RBC dans les énergies fossiles.

Plusieurs actions menées par des militants écologistes se sont déroulées simultanément à travers le monde vendredi. La militante suédoise Greta Thunberg a notamment manifesté à Londres contre la contribution du monde des finances à la crise climatique.