(Montréal) Les sacs du Publisac, qui sont actuellement faits de résine de plastique vierge, seront entièrement composés de plastique recyclé dès l’automne, promet TC Transcontinental au moment même où une pétition anticirculaires accumule des milliers de signatures.

La multinationale qui a son siège social à Montréal s’engage également à tester durant l’été des Publisacs jusqu’à 30 % plus petits et d’autres modèles faits en papier.

Le président et chef de la direction de l’entreprise, François Olivier, compte faire ces annonces lors de sa participation, vendredi, aux consultations publiques sur le Projet de modification du Plan métropolitain de gestion des matières résiduelles 2015-2020 que tient la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM).

Dans une entrevue accordée à La Presse canadienne, M. Olivier a indiqué que son organisation proposera la création d’une « économie circulaire du plastique » au Québec. Ainsi, les matières résiduelles des uns deviendraient la matière première des autres, a-t-il expliqué en substance.

« La première façon d’avoir moins d’impact c’est de réduire la consommation. Après ça, c’est de s’assurer que les produits qu’on crée sont recyclables. La troisième étape c’est qu’ils soient recyclés. »

Toutes les parties prenantes devront collaborer, préviendra Transcontinental : entreprises privées, administrations publiques, centres de tri et autorités réglementaires, notamment.

Pour ce faire, des usines pouvant traiter ces sacs de plastique doivent être développées afin de transformer ces sacs en granules de plastique pouvant être achetées et reconverties en un produit fini, a-t-il expliqué.

Plaidoyer en faveur du Publisac

François Olivier a balayé du revers de la main les appels à la modification des réglementations et des lois afin que la distribution des circulaires soit restreinte aux résidants ayant indiqué à l’aide d’un pictogramme souhaiter les recevoir, comme le réclament plusieurs pétitions.

Son organisation estime que ce modèle demandé par « une minorité de citoyens » ne serait pas rentable en raison de sa « complexité » et ses « coûts prohibitifs », sans compter qu’il mettrait en péril de nombreux emplois.

Surtout, le Publisac est massivement consulté, a-t-il expliqué. Il sert de véhicule aux commerçants et à la presse écrite locale. Quelque « 87 % des gens le consultent et le lisent. Et les détaillants dépensent des centaines de millions de dollars chaque année pour faire ça. »

M. Olivier encourage les autres à contacter son entreprise pour signaler qu’ils ne veulent pas de Publisac. Un pictogramme à afficher leur sera fourni. Il promet que ces résidants insatisfaits ne recevront plus de Publisac. « Il y a des gens qui attendent leur appel », a-t-il lancé.

Le Publisac est toutefois plus vert que certains pourraient le croire, a-t-il soutenu. Les encarts en papier qu’il renferme et qui en constituent la plus grande partie sont faits exclusivement de résidus de coupe du bois d’œuvre. « Il n’y a aucun arbre qui se coupe au Québec pour faire des Publisacs. » Auparavant, ces résidus étaient enterrés ou brûlés, a-t-il ajouté.

Avec l’annonce de vendredi, la multinationale montréalaise compte s’attaquer à l’un de ses points faibles en matière d’environnement, le sac lui-même. M. Olivier se donne aussi pour objectif de s’attaquer à l’autre gros défi : le taux de récupération des sacs qui est actuellement selon lui de 30 %. Il souhaite le faire grimper à 86 %, comme le papier journal dans le secteur résidentiel.

Emballages alimentaires en plastique

TC Transcontinental, qui se décrit comme l’un des leaders nord-américains en emballage souple, proposera également de créer des emballages recyclables et recyclés lors de son passage devant les élus de la CMM.

En entrevue, son grand patron a expliqué qu’une économie circulaire du plastique est souhaitée par la plupart de ses clients et des consommateurs.

François Olivier compte également demander aux décideurs de ne pas se restreindre à évaluer l’empreinte environnementale de l’emballage lui-même, mais bien d’avoir une perspective plus large qui tiendrait compte du rôle de protection des aliments que jouent les emballages en plastique, ce qui contribue à réduire le gaspillage alimentaire.

M. Olivier a affirmé que 90 % de l’empreinte environnementale est dans la création de l’aliment et que l’emballage compte pour les 10 % restants. Or, 30 % des aliments finissent aux poubelles.

L’emballage souple protège ce 90 % et il est meilleur pour l’environnement par rapport au métal et au verre qu’il a remplacé, a-t-il argumenté.

Cet emballage est moins lourd, son volume est plus faible, il utilise moins d’énergies fossiles, il réduit les gaz à effet de serre et utilise moins d’eau que les solutions de rechange, plaide l’entreprise.

L’entreprise détaillera l’ensemble de sa vision de l’économie circulaire du plastique dans un mémoire qu’elle rendra public sur son site web à la suite de la présentation de François Olivier.