(Ottawa) Un groupe de réflexion sur l’économie verte de l’Université d’Ottawa affirme que la promesse du gouvernement fédéral de planter deux milliards d’arbres au cours des 10 prochaines années est un moyen bon marché de lutter contre les émissions de gaz à effet de serre.

Au cours de la campagne, le premier ministre Justin Trudeau a promis de dépenser 3 milliards dans des projets de conservation des terres et de l’eau d’ici 2030. Planter deux milliards d’arbres supplémentaires fait partie de ces projets.

Certains ont roulé les yeux en entendant la promesse, alors que différents partis ont essayé d’aller plus loin encore, notamment le Parti vert, qui s’est engagé à planter 10 milliards d’arbres d’ici 2050.

Mais un représentant du gouvernement au bureau du ministre de l’Environnement, Jonathan Wilkinson, a déclaré que des négociations étaient en cours avec le Nouveau-Brunswick et d’autres provinces pour lancer de nouveaux programmes de plantation d’arbres le plus tôt possible l’année prochaine.

Ottawa n’a pas l’intention de s’occuper de planter des arbres, mais fournira de l’argent pour aider d’autres à le faire.

Dave Sawyer, économiste de l’environnement au Smart Prosperity Institute, a déclaré que « deux milliards, c’est un bon début » lorsqu’il s’agit d’utiliser la nature pour aider le Canada à réduire ses émissions de gaz à effet de serre.

Une étude que M. Sawyer a aidé à rédiger a révélé que planter deux milliards d’arbres est possible et utile, car les arbres sont l’un des meilleurs moyens naturels d’absorber une partie des gaz à effet de serre produits par les combustibles fossiles.

L’étude indique que planter autant de nouveaux arbres pourrait réduire les émissions de 2 à 4 millions de tonnes par an en 2030. D’ici 2050, à mesure que les arbres mûriront et pourront absorber plus de dioxyde de carbone, cette quantité pourrait plus que doubler, pour atteindre entre 4 et près de 9 millions de tonnes par année.

Le coût pour planter ces arbres par tonne d’émissions réduite se situerait entre 16 $ et 36 $, selon l’étude, ce qui est sensiblement inférieur à la taxe sur le carbone de 50 $ par tonne qui sera en place d’ici 2022.

L’investissement stimulerait l’activité économique en payant des personnes — généralement des jeunes — pour planter les arbres et fournirait du travail pour les pépinières locales qui cultiveraient les jeunes plants, a souligné M. Sawyer.

Même à quatre millions de tonnes par an d’ici 2030, l’impact sur les émissions du Canada ne serait pas énorme. Le Canada vise actuellement à réduire les émissions pour les faire passer de 716 millions de tonnes en 2017 (la dernière année pour laquelle des données sont disponibles) à pas plus de 511 millions de tonnes d’ici 2030. C’est un objectif qui deviendra plus difficile l’année prochaine lorsque M. Wilkinson augmentera la cible du Canada.