Le réchauffement de la planète sera le pire fléau pour la santé des enfants au XXIe siècle, selon un rapport publié mercredi soir. Le rapport a une version canadienne axée cette année sur quatre thèmes : les émissions des hôpitaux, l’impact des incendies de forêt, la pollution liée au transport et la nécessité pour le Canada de continuer à appuyer les efforts internationaux de lutte contre les changements climatiques.

Malnutrition et infections

« Les changements climatiques vont définir l’état de santé de tous les enfants qui vont naître au XXIe siècle », affirme Claudel Pétrin-Desrosiers, de l’Association canadienne des médecins en environnement, qui a été impliquée dans la rédaction de la version canadienne du Compte à rebours sur la santé et les changements climatiques que publie depuis 2015 la revue médicale The Lancet. « Le rapport détaille tous ces changements. C’en est même anxiogène. Il y aura plus de malnutrition et d’infections transmises par les moustiques à l’enfance, plus de maladies pulmonaires à l’adolescence, et les enfants qui naissent maintenant vont mourir dans des vagues de chaleur à leur retraite. »

Forêts et hôpitaux

Si le rapport mondial du Lancet compte 41 « indicateurs », sa version canadienne met l’accent sur quatre questions liées à certains de ces indicateurs. Cette année, on s’attarde particulièrement sur les émissions du système de santé, sur la question des forêts et sur celle des transports et sur le rôle du Canada dans les négociations internationales sur le climat. « Le secteur médical est responsable de 4,6 % des émissions de gaz à effet de serre liées à l’activité humaine, dit la Dre Pétrin-Desrosiers. Si le secteur médical était un pays, il arriverait au troisième rang mondial à ce niveau. Au Canada, on peut faire mieux, par exemple, en matière d’emballages à usage unique, de pertes d’énergie des hôpitaux et de gaspillage alimentaire. On peut aussi viser des gaz utilisés en anesthésie qui ont un effet de serre. Au niveau des forêts, depuis 30 ans, un demi-million de Canadiens ont été touchés par des incendies de forêt. Il y a eu des impacts pulmonaires et des traumatismes, des évacuations, des pertes d’habitats. »

La source de tous les maux

Certains rapports avancent que les bénéfices des investissements dans la lutte contre les changements climatiques sont moins importants que ceux qui visent des problèmes des pays pauvres pour lesquels il existe des solutions simples et peu coûteuses. Le Consensus de Copenhague, groupe d’économistes lancé par le statisticien danois Bjørn Lomborg, connu pour son livre L’écologiste sceptique publié en 2001, cite par exemple la pollution par la cuisson intérieure au charbon, la faible couverture vaccinale, les carences alimentaires en bas âge et le manque d’eau potable. Qu’en pense la Dre Pétrin-Desrosiers ? « Je ne connais pas ce type de publications, mais je pense qu’il faut agir sur la source de tous ces problèmes. Il y a une corrélation franche entre ces problèmes et les changements climatiques, et la corrélation va être de plus en plus forte. »