Une universitaire qui s'intéresse aux services funéraires écologiques espère que ses recherches apaiseront le malaise ressenti par certaines personnes face à la mortalité.

Hanna Longard, de l'Université Mount Allison, à Sackville, au Nouveau-Brunswick, réalise une tournée des cimetières de l'est du Canada et s'entretient avec divers acteurs de l'« industrie de la mort » pour déterminer comment les gens peuvent redonner à la Terre après leur trépas.

Même si cette manière de passer ses vacances d'été peut sembler un peu morbide, elle tient à faire connaître des pratiques différentes des enterrements occidentaux conventionnels, qui relâchent souvent des substances toxiques dans le sol.

Mme Longard souligne que la crémation, souvent considérée moins polluante, n'est pas si mieux.

« Les gens croient généralement que la crémation peut être écologique parce qu'on n'occupe pas de place dans une concession de cimetière, relève-t-elle. Mais, à cause des émissions et des toxines relâchées, on occupe quand même des espaces, mais plutôt dans l'atmosphère. »

Pour une inhumation verte, elle recommande de renoncer aux cercueils de béton et de métal, et de préférer des matériaux compostables, comme un coffre en pin ou un linceul de lin.

« Il y a plusieurs différentes motivations différentes pour des services funéraires verts, et certaines personnes sont seulement motivées par les statistiques sur les répercussions environnementales des pratiques conventionnelles », analyse Mme Longard.

« Mais, pour beaucoup de gens, il semble être davantage question de connexion spirituelle dans le fait qu'ils souhaitent une réintégration à la Terre et qu'ils sentent que le corps fait partie de la Terre. »

Le président de l'Association des services funéraires du Canada, Yves Berthiaume, soutient que la plupart des entreprises de son secteur commercial offrent de telles options, mais que leurs clients ne s'y intéressent pas.

M. Berthiaume, qui dirige aussi une maison funéraire en Ontario, dit parler par expérience.

« Nous sommes ouverts depuis 125 ans ici à Hawkesbury et nous n'avons jamais reçu de demande pour des funérailles écologiques, souligne-t-il. La demande n'est pas là. »