Les mesures prises pour protéger la rainette faux-grillon à La Prairie sont insuffisantes. C'est la conclusion des experts de l'équipe de rétablissement de cette espèce, qui vient de transmettre un nouvel avis à la sous-ministre québécoise de la Faune et des Parcs. Le document ajoute cependant une couche à toute la controverse qui persiste dans ce dossier depuis plusieurs années.

Ce quatrième avis fait suite à la décision annoncée en décembre dernier par la ministre fédérale de l'Environnement, Catherine McKenna, de recommander un décret d'urgence pour protéger la rainette à La Prairie. Cette minuscule grenouille a le statut d'espèce en péril au Canada et elle est menacée par un important projet immobilier dans cette ville de la Rive-Sud.

Curieusement, l'avis ne reflète pas la teneur des discussions de l'équipe de rétablissement. La Presse a obtenu copie du compte rendu de la rencontre du 10 décembre dernier et celui-ci indique que « les membres de l'équipe de rétablissement ont décidé de produire un nouvel avis scientifique afin d'énoncer qu'elle est en accord avec la décision de la ministre d'Environnement Canada ». L'avis, lui, précise plutôt que l'équipe offre son « support dans l'élaboration et la mise en place de moyens de protection efficaces afin d'éviter d'éventuels recours au mécanisme d'urgence de la Loi sur les espèces en péril ».

Le document invite plutôt « le gouvernement du Québec à travailler de concert avec le gouvernement fédéral s'il veut réellement atteindre les objectifs de rétablissement de la rainette faux-grillon ». L'équipe de rétablissement estime entre autres qu'il faut augmenter les superficies prévues pour le parc de conservation au Bois de la Commune en incluant les zones résiduelles d'habitat encore convenables sur le territoire du projet immobilier appelé Symbiocité.