Un regroupement d'écologistes prévient que le projet d'oléoduc Énergie Est n'apportera pas les bienfaits économiques annoncés par ses promoteurs.

Ces représentants d'Équiterre, du Conseil des Canadiens, de même que des groupes Ecology Action Centre et Environmental Defence, s'attendent à ce que sur les 1,1 million de barils de pétrole brut de l'Ouest canadien devant circuler chaque jour dans cet oléoduc, la part du lion sera directement expédiée à l'étranger - en Inde, en Europe, et possiblement aux États-Unis.

Les écologistes estiment donc que les créations massives d'emploi annoncées par TransCanada, le promoteur d'Énergie Est, ne sont que des promesses creuses.

«Il est très frustrant de voir une entreprise tenter de convaincre les Canadiens qu'ils devraient accepter ces risques importants en vertu de supposés bénéfices qu'ils pourraient en tirer. Lorsque vous creusez, vous constatez qu'il s'agit d'une promesse vide», a fait valoir Adam Scott, de Environmental Defence.

Le rapport divulgué mardi indique que les trois raffineries le long de la route d'Énergie Est - Suncor à Montréal, Valero à Lévis et Irving à Saint-Jean, Nouveau-Brunswick - ont une capacité combinée de 672 000 barils par jour.

De ce nombre, les groupes environnementaux estiment que 550 000 barils par jour pourraient provenir d'autres sources - du pétrole brut extracôtier des provinces de l'Atlantique, du pétrole de schiste américain et éventuellement, de la ligne 9 d'Enbridge dont l'inversion a été récemment approuvée entre le sud-ouest de l'Ontario et Montréal. Il demeurerait ainsi seulement 122 000 barils par jour de capacité de raffinage pouvant être mise à contribution pour le projet Énergie Est, indique le rapport.

L'oléoduc Énergie Est, dont le projet est évalué à 12 milliards $, doit être finalisé pour 2018. D'une longueur de 4600 kilomètres, il doit utiliser à d'autres fins des canalisations déjà enfouies dans le sol pour environ les deux tiers du tracé.

L'entreprise TransCanada prévoit déposer une demande formelle d'approbation réglementaire cet été, et a rencontré divers groupes d'éventuels riverains dans l'objectif de gagner des appuis au projet.

Les partisans du projet au sein de l'industrie et du gouvernement soutiennent qu'Énergie Est aidera les raffineries en difficulté dans l'est - dépendantes du coûteux pétrole brut étranger - en les reliant à un approvisionnement stable et moins cher de l'Ouest canadien.

La proposition inclut également la construction de terminaux pétroliers au Québec et à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick, à partir desquels une portion du brut pourrait être acheminée à l'étranger dans des navires, à un prix plus élevé pour les producteurs.