Quiconque se demande pourquoi le Canada, avec sa mince empreinte écologique, suscite tant l'ire des écologistes sur la scène internationale ces jours-ci devrait écouter les propos d'Avrim Lazar.

L'ancien administrateur dans le secteur forestier et ex-planificateur à Environnement Canada a pris part, mardi, à un séminaire sur la biodiversité à l'Université d'Ottawa, au cours duquel les discussions sur les politiques ont inévitablement migré vers les changements climatiques.

M. Lazar a fait valoir qu'un sentiment d'impuissance sape la motivation d'agir, et a dit croire que le problème réside dans la capacité d'amener toutes les parties à contribuer.

Il a soutenu, devant des représentants des affaires, du gouvernement et des universités, que l'obstacle principal n'est pas celui des gens qui disent «qu'il n'y a pas de problème», mais bien celui des gens qui affirment «qu'il n'y a pas de solution».

Une conférence sur le climat des Nations unies, qui se tient actuellement à Varsovie, en Pologne, peine actuellement à établir un consensus international sur une feuille de route post-2020 pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

La ministre fédérale de l'Environnement, Leona Aglukkaq, y prend part, mais elle est précédée de très faibles attentes à l'égard du rôle du Canada.

Le ministère de l'Environnement a confirmé le mois dernier que le Canada n'était pas en voie de respecter ses cibles - déjà modérées - de réduction des émissions pour 2020.

Le ministre canadien des Ressources naturelles, Joe Oliver, était à Londres, mardi, où il a continué à critiquer une directive sur le carburant dans l'Union européenne qui qualifie le pétrole des sables bitumineux de l'Alberta comme étant beaucoup plus polluant que les sources conventionnelles.

Les responsables gouvernementaux ont fait valoir à maintes reprises que le Canada contribue pour moins de deux pour cent des émissions globales de gaz à effet de serre dans le monde.

À l'Université d'Ottawa, M. Lazar n'a pas contredit cette statistique, mais a estimé qu'il ne s'agissait pas du noeud du problème, qui se retrouve plutôt dans le leadership que devrait afficher le Canada.

La colère de plusieurs vient du fait que le Canada amenuise «la croyance de la communauté internationale que s'ils agissent, d'autres le feront aussi», a-t-il soutenu. L'attitude du Canada est «démotivante», a argué M. Lazar, qui a déploré une attitude «dépassée» de croire que toute mesure de protection de l'environnement est nuisible pour la santé de l'économie.