Les pays européens se sont prononcés lundi à une large majorité pour une interdiction du commerce des peaux de phoques tués dans des conditions cruelles, mais ont différé leur décision définitive en raison de «nuances» sur les modalités de cette interdiction.

«Nous pouvons constater qu'il y a un large accord pour dire non à la cruauté, mais il y a des nuances sur les modalités de cette interdiction et nous allons devoir continuer à travailler», a déclaré le ministre français de l'Environnenment Jean-Louis Borloo à l'issue d'un débat avec ses homologues à Luxembourg. Dix neuf des 27 ministres présents ont pris la parole au cours de ce débat public, et tous ont dénoncé la cruauté des méthodes de cette chasse telle qu'elle est pratiquée au Canada, notamment le fait que souvent les phoques sont écorchés encore vivants.

Plusieurs comme la Belgique, le Royaume Uni, le Portugal, la Hongrie et la Pologne, ont réclamé une interdiction totale de la commercialisation des peaux et des produits dérivés de la chasse aux phoques.

Les pays nordiques ont toutefois souligné l'importance de cette chasse pour les communautés Inuits et insisté sur la nécessité de maintenir des dérogations.

Leurs partenaires favorables à ces dérogations ont alors insisté sur la nécessité d'assurer un contrôle efficace, notamment des certificats d'origine.

La Commission européenne a proposé d'interdire l'importation des peaux de phoques, mais prévoit une dérogation pour la chasse traditionnelle pratiquée par les communautés Inuit en Sibérie, en Alaska (Etats-Unis), au Canada et au Groenland.

La mesure vise essentiellement le Canada, où les chasseurs ont été autorisés ce printemps à tuer 275 000 phoques sur la façade atlantique du pays, soit près du tiers des jeunes phoques abattus chaque année, sur une population de 16 millions.

Les autres pays où cette chasse est pratiquée sont le Groenland, l'Islande, la Namibie, la Norvège, la Russie, les Etats-Unis, et au sein de l'UE, la Suède, la Finlande et le Royaume-Uni.