François Legault réitère que « Guy Ouellette parlait avec les oppositions », mais le chef caquiste juge qu'il n'a « pas vraiment (...) balancé une source ».

Mercredi, à Tadoussac, il avait refusé de confirmer que le député sortant et candidat libéral dans Chomedey avait transmis à son parti des informations compromettantes au sujet de Pietro Perrino, un organisateur libéral que le gouvernement Couillard a nommé haut fonctionnaire. « Je veux garder nos sources confidentielles », disait-il.

Il tenait un tout autre discours quelques heures plus tard, à Rimouski. C'est « troublant qu'un député libéral sorte des informations aux deux partis d'opposition contre le Parti libéral et Pietro Perrino », affirmait-il.

Jeudi matin, le péquiste Pascal Bérubé a gazouillé sur Twitter que « l'aile parlementaire du Parti québécois n'a pas reçu d'informations privilégiées du député libéral de Chomedey portant sur son gouvernement ou sa formation politique ».

De passage à Rivière-du-Loup jeudi, M. Legault a réitéré que Guy Ouellette était un informateur pour les partis d'opposition. « J'ai vu effectivement son fil Twitter. Je ne sais pas de quoi il parle. Courriels, discussions, documents... je ne sais pas s'il exclut tout. Bon, écoutez, moi je pense qu'il y a beaucoup d'informations qui ont été données à certains journalistes qui viennent confirmer que Guy Ouellette parlait avec les oppositions. »

Il a ajouté qu'« effectivement, on a eu de l'information » de la part de M. Ouellette. « Mais je ne veux pas rentrer dans le détail ».

Le chef caquiste considère qu'il n'a « pas vraiment » divulgué l'identité d'une source puisqu'un média avait « sorti la nouvelle ». « Ce n'est pas moi qui ai balancé la source. On l'a vu dans les journaux. Et il y a des gens qui avaient intérêt à ce que ça sorte. » Il a voulu confirmer que M. Ouellette avait donné à son parti des informations « pour dire la vérité ».

« C'est quand même important que les Québécois sachent qu'il y a des gens à l'intérieur du Parti libéral qui veulent faire le ménage dans les nominations partisanes et M. Couillard n'est pas d'accord, alors que M. Couillard dit que c'est du temps de Jean Charest et qu'il n'a rien à se reprocher », a-t-il soutenu.

L'UPAC a-t-elle raison, dans ce contexte, de faire enquête sur M. Ouellette dans une affaire de coulage d'informations confidentielles ? « Je pense que l'UPAC actuellement enquête sur M. Ouellette. M. Couillard nous dit qu'il n'a pas parlé à M. Ouellette. Moi, je lui suggérerais comme chef de parler à M. Ouellette », a répondu le chef caquiste. Il a précisé ne pas avoir eu de documents de l'UPAC de la part de Guy Ouellette, un ex-policier.

L'UPAC a-t-elle raison de vouloir consulter ses courriels ? « L'UPAC fait son travail » et « doit faire son travail », s'est-il contenté de répondre.

L'ex-porte-parole du SPVM, Ian Lafrenière, était aux côtés de M. Legault pour ce point de presse au cours duquel ils ont réitéré l'engagement du parti d'importer le modèle de l'alerte Silver dans le cas de la disparition d'aînés ayant des troubles cognitifs comme l'alzheimer. « S'il y a une enquête qui est ouverte (à l'UPAC), il devait y avoir des raisons, a commenté M. Lafrenière. Ce qui est important, c'est d'avoir des résultats. (...) On va voir ce qui va en ressortir. Je pense que c'est important de le faire. On verra et on jugera par la suite. Si, au final, (l'UPAC) accouche d'une souris, alors on pourra se poser des questions. »