Le chef caquiste François Legault se défend d'avoir dit « ta yeule » à son adversaire péquiste Jean-François Lisée lors du débat des chefs jeudi soir. « C'est faux », a-t-il soutenu. « J'ai dit : Ayoye ».

Jeudi soir, M. Lisée s'en prenait à l'engagement de la CAQ de réduire encore davantage les taxes scolaires. Il reprochait à François Legault d'offrir une aide qui profitera davantage aux plus fortunés. « On va donner 350 $ par année pour chaque aîné de conditions modestes. Les gens qui en ont besoin vont en avoir. Vos amis millionnaires, M. Legault, n'en auront pas avec nous », a-t-il déclaré.

Puis la caméra montre le chef caquiste, et sur les réseaux sociaux, certains ont conclu qu'il lançait un « ta yeule » à son adversaire.

« J'ai dit : ayoye, a soutenu M. Legault. (M. Lisée) parlait de taxes scolaires en disant que ça s'appliquait juste aux millionnaires. Or moi ce que je sais, c'est qu'il y a des personnes âgées qui ont une petite pension, qui ont une maison et qui ont vu leurs taxes scolaires doubler depuis que les libéraux sont là. »

François Legault accordait alors une mêlée de presse au quartier général de la CAQ, dans le quartier Griffintown. Juste avant, il a fouetté ses troupes dans un discours où il a vanté la qualité de son équipe et passé en revue ses principales promesses.

« Vous savez, il y a des moments qui sont plus difficiles pendant la campagne. Ce qui me faisait continuer de me battre, c'est vous autres. C'est de penser que vous, vous m'avez fait confiance », a-t-il affirmé devant plusieurs candidats et militants.

Après avoir passé une semaine à Montréal et avoir tenu bien peu d'activités publiques, il a signalé son intention d'appuyer sur l'accélérateur d'ici la fin de la campagne. « Dans les 10 jours qui viennent, on va essayer de faire le maximum des 125 comtés », a-t-il dit.

Lisée n'a pas entendu

De son côté, celui qui était visé par les mots du chef caquiste a indiqué vendredi ne pas avoir entendu ses paroles.

« Il y a plusieurs hypothèses, mais moi j'ai l'impression qu'il a dit "oye, oye, oye", a expliqué M. Lisée. "Oye, oye, oye, elle est bonne celle-là". "Oye, oye, oye, il vient de me donner tout un jab". "Oye, oye, oye", je ne sais pas quoi répondre à ça. C'est mon interprétation. »

Avec un sourire en coin, il a ajouté ceci: « Je pense qu'il faut faire analyser par des spécialistes de la lecture sur les lèvres cette section de débat parce que je pense que c'est un point tournant de la campagne. »

- Avec la collaboration de Martin Croteau