Au lendemain du premier débat électoral où Philippe Couillard et François Legault ont croisé le fer sur la question de l'immigration, le chef du Parti libéral relance les hostilités contre son adversaire : « la menace est toujours là dans ses paroles », a-t-il dit vendredi.

Pour M. Couillard, le plan caquiste en immigration - qui prévoit ne pas donner le certificat de sélection du Québec (CSQ) aux immigrants qui échoueraient à un test de français ou de valeurs trois ans après leur arrivée - ferait la « première page de tous les journaux » si c'était dit ailleurs dans le monde. 

« Il a dit on ne veut pas expulser des citoyens, on veut expulser d'autres gens. On dirait ça dans d'autres pays, ça serait en première page », s'est-il exclamé, vendredi, après une allocution dans un rassemblement de l'Union des municipalités du Québec (UMQ). 

« Je n'ai jamais entendu un parti politique au Québec prôner des politiques semblables. Jamais ! », a poursuivi le chef libéral. 

En après-midi, Philippe Couillard s'est rendu à l'hôtel de ville de Québec où il a rencontré le maire Régis Labeaume. Après la rencontre, ce dernier n'est pas sorti à l'extérieur à la rencontre des journalistes. Le chef libéral a toutefois affirmé aux médias que le maire était fortement opposé à toutes baisses du seuil d'immigration.

« La pause pour lui, ce n'est pas acceptable. On ne peut pas faire de pauses à la baisse compte tenu de l'urgence. (...) Ça n'a aucun sens de faire une pause à la baisse dans l'immigration, alors qu'il y a 17 000 emplois à combler à Québec », a dit M. Couillard. 

Plus tôt en matinée, le chef de la CAQ, François Legault, a affirmé que son gouvernement serait tolérant envers les immigrants de « bonne foi » qui éprouveraient des difficultés lors des évaluations.

Une tournée des radios de Québec 

De passage à Québec en même temps que les autres chefs de parti pour le sommet municipal, Philippe Couillard a fait vendredi des entrevues radio, alors que son parti est en danger dans plusieurs circonscriptions de la capitale. 

À la mi-campagne, le chef libéral a évalué son niveau d'énergie comme étant « excellent », mais il reconnaît que l'opinion publique est « très volatile ». 

« Je pense qu'il y a de plus en plus de doutes sur la capacité de M. Legault à diriger un gouvernement », a-t-il affirmé en mêlée de presse. 

Devant les représentants municipaux, M. Couillard a réitéré sa promesse de transférer aux villes un point de pourcentage de la TVQ et de transférer certains ministères dans les régions où se trouve « une grande part de leurs activités ».