La candidate péquiste Michelle Blanc a franchi la « ligne rouge » en faisant de l'humour avec l'anniversaire d'Hitler, « l'un des plus grands meurtriers de l'histoire de l'humanité », soutient Philippe Couillard. Il ne va pas jusqu'à réclamer son départ ou remettre en question sa légitimité à solliciter un mandat.

« Je vais laisser le Parti québécois se gouverner » et, ultimement, « ce sont les citoyens qui vont décider », a-t-il affirmé en conférence de presse à Québec, lundi.

Dans un tweet envoyé en 2011, Mme Blanc affirme avoir « oublié de fêter l'anniversaire de Hilter », un autre écrit de sa part qui a plongé son chef Jean-François Lisée dans la controverse.

Philippe Couillard a d'abord fait valoir que la liberté d'expression « existe pour tout le monde » et qu'elle « comporte la possibilité de pouvoir dire des bêtises ». 

« Cependant, a-t-il ajouté, il y a des sujets qui paraissent être au-delà de ce qu'on peut appeler la ligne rouge. (...) Faire de l'humour avec l'un des plus grands meurtriers de l'histoire de l'humanité, ça me paraît douteux, disons cela comme ça. »

L'organisation juive B'nai Brith Canada a reproché à Mme Blanc d'avoir tenu des propos « antisémites, racistes et préjudiciables » et a réclamé son retrait des élections. 

Sans parler précisément de la sortie de cette organisation, Philippe Couillard a souligné qu'« à ceux qui ne sont pas d'accord de les critiquer », les personnes qui disent des « bêtises », « ils ont le même droit à la liberté d'expression ».

Jean-François Lisée a vu dans la sortie de l'organisation juive une forme « d'intimidation » politique.


De son côté, le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, a réagi avec prudence aux dernières révélations sur la candidate péquiste.


« Je vais laisser M. Lisée se démerder avec ses problèmes », a-t-il simplement dit.


Quand Lisée a-t-il reçu la lettre ? 


De passage à Saguenay, lundi, Jean-François Lisée a de nouveau défendu sa candidate, affirmant qu'il avait rendu publique la lettre du B'nai Brith dans « l'heure qui a suivi [sa] réception ». 


« Le B'nai Brith (...) a décidé d'envoyer une grenade dans notre campagne. Moi, je suis toujours (...) pour la transparence totale et rapide. Dans l'heure qui a suivi la réception de cette lettre, hier, j'ai dit évidemment qu'on va réagir, évidemment qu'on va la rendre publique », a-t-il dit, justifiant le fait que c'est son parti qui a décidé de publier la lettre qu'ils avaient reçue.


Avec cette réponse, M. Lisée se défendait d'avoir instrumentalisé la communauté juive hassidique, plongée au coeur de cette controverse, dans l'espoir de faire des gains électoraux. 

Or, la lettre du B'nai Brith indique qu'elle a été envoyée le 7 septembre, alors que M. Lisée l'a publié hier, le 9 septembre. L'équipe des communications doit confirmer avec la presse le moment où le chef Jean-François Lisée l'a véritablement reçue.

- Avec Martin Croteau et Hugo Pilon-Larose, La Presse