Jean Charest cherche à réduire les attentes en prévision des débats télévisés qui commenceront dimanche soir. Le chef libéral s'attend à être la victime «d'attaques féroces» de ses adversaires lors de ces rendez-vous qui, insiste-t-il, ne sont qu'«un élément dans la campagne» et «rarement des points tournants».

«Je ferai trois soirs de débats consécutifs. Je ne me fais pas d'illusion quant à la façon que ça va se dérouler. C'est moi qui vais être la cible. C'est évident. Je m'attends à des attaques féroces», a-t-il affirmé en conférence de presse à Laval, samedi. Il était le seul chef à faire campagne aujourd'hui. Il a fait une annonce sur le transport collectif.

Questionné pour savoir s'il se «positionne comme une victime», M. Charest a répondu que «c'est ça la réalité. Tout le monde sait qu'en entrant dans le débat, comme je suis premier ministre, je vais être attaqué, c'est sûr».

Dimanche, un premier débat, de format traditionnel, opposera M. Charest, la péquiste Pauline Marois, le caquiste François Legault, et la porte-parole de Québec solidaire Françoise David. Lundi, le chef libéral aura un face-à-face avec Mme Marois, et le lendemain avec François Legault.

Charest entend «se défendre»

Il entend «répliquer» et «se défendre» contre les attaques de ses adversaires. «Je vais faire du mieux que je peux, mais c'est sur la base de nos idées que nous sommes jugés», a-t-il soutenu. «Je vois les débats comme une occasion d'informer les gens. J'aurai l'occasion, et c'est ce que je veux, de parler directement aux Québécois de ce que je veux comme avenir pour le Québec sur le plan de l'économie et de l'emploi. J'espère qu'on va parler des vrais enjeux.»

Jean Charest a relativisé l'importance des débats. «Moi, j'ai gagné des débats, perdu des campagnes. J'ai perdu des débats, gagné des campagnes», a-t-il dit.

Selon lui, les débats ne sont toutefois qu'«un élément», qu'une «étape» dans la campagne. «C'est rarement des points tournants», a-t-il ajouté. Les chefs doivent être jugés, selon lui, «sur l'ensemble de la campagne».

Même s'il en est à son septième débat des chefs -à Québec comme à Ottawa-, il nie être moins nerveux cette fois-ci. Mais il ne croit pas que la pression soit plus élevée à son égard. «À chaque débat, il y a beaucoup de pression sur tous les candidats.»

Si François Legault en est à son premier débat des chefs, M. Charest a tenu à dire qu'il a tout de même «beaucoup d'expérience». Lors des débats, le chef caquiste devra selon lui expliquer pourquoi il jette «l'argent par les fenêtres» alors qu'il s'était engagé à faire le ménage dans les finances publiques. Il a reproché à Pauline Marois de ne pas avoir présenté son cadre financier. «Elle a quoi à cacher?», s'est-il demandé.

Il a avancé un argument qu'il utilisera à coup sûr lors des débats pour convaincre des électeurs de laisser tomber le PQ et la CAQ: «On ne peut pas se payer le luxe de l'incertitude et de l'instabilité».



Sa campagne «va bien»

Alors que sa tournée est décrite comme aseptisée et sans éclat, que les sondages ne lui sont pas favorables, M. Charest juge que sa campagne «va bien». «On est au bon endroit sur les bons enjeux, a-t-il plaidé. On fait la campagne qu'on avait prévu faire.»

De passage dans Laval-des-Rapides, Jean Charest a promis d'aménager 11 500 nouveaux espaces de stationnement incitatif pour favoriser le transport en commun s'il est réélu. Il s'agirait d'un investissement de 63 millions de dollars -47 millions provenant du gouvernement du Québec et 16 millions de l'Agence métropolitaine de Montréal. «Ce n'est pas dans les cartons» d'augmenter la taxe sur l'essence de cinq cents sur une période de 10 ans comme le demande la Communauté métropolitaine de Montréal, a-t-il indiqué.