La Coalition avenir Québec souhaite mettre en branle un train de réformes, mais la première sera destinée à mettre fin à la corruption, que le chef François Legault appelle «la marque de commerce du gouvernement libéral».

Quelques heures après le déclenchement des élections, mercredi, le chef de la CAQ a donné le ton à sa campagne à la Place d'Youville, à Québec. Et son discours n'a laissé planer aucun doute quant au thème qu'il souhaite imposer d'ici au 4 septembre, ni à la cible de ses attaques.

«Le Québec tourne en rond, le Québec piétine, la corruption, le copinage et le gaspillage sont devenus la marque de commerce du gouvernement libéral, a dénoncé M. Legault. La morosité, le cynisme se manifestent partout. Les choses ne peuvent plus continuer comme ça.»

Dès demain, il compte présenter sa stratégie pour mettre fin à cette situation. Il promet de mettre en place des «mécanismes de contrôle rigoureux» avant de réaliser son programme.

«Tout sera sur la table. Le lobbyisme, l'éthique des élus et du personnel, de la fonction publique, le financement des partis politiques, les organismes publics, le monde municipal, les contrats publics, tout sera là», a-t-il déclaré.

À Pauline Marois qui promet elle aussi de s'attaquer à la corruption, M. Legault rétorque qu'il est le seul à pouvoir imposer un véritable ménage.

«Son article 1, c'est le référendum, c'est la souveraineté, dit en entrevue M. Legault, qui a milité au Parti québécois pendant une décennie. Je m'excuse, mais elle ne peut pas dire à ses militants que la lutte à la corruption va passer avant la souveraineté.»

Tout comme Mme Marois, M. Legault a promis d'instituer les élections à date fixe. Il souhaite plafonner les dons aux partis politiques à 100$ par personne au lieu des 1000$ actuels. Un gouvernement caquiste abaisserait aussi le plafond des dépenses électorales des partis politiques à 4 millions par campagne au lieu de 11 millions.

Le thème central: «le ménage»

Au cours du prochain mois, la CAQ promettra de «faire le ménage», dit M. Legault, qui y voit le thème central de sa campagne. Elle se présentera comme une alternative aux «vieux partis» que sont le PLQ et le PQ, a indiqué M. Legault.

L'ADQ trop à droite

L'Action démocratique du Québec, que la CAQ a avalée, avait enfourché ce même cheval de bataille lors des dernières élections, et s'était cassée les dents. En entrevue, M. Legault rétorque que son équipe est «un peu plus solide» que l'était celle de Mario Dumont en 2008. Il a recruté des candidats vedette tels que le Dr. Gaétan Barrette et l'homme d'affaires Christian Dubé.

«L'ADQ de Mario Dumont s'était un peu trop positionnée à droite», analyse M. Legault.

Le chef caquiste dit vouloir mettre fin au clivage fédéraliste-souverainiste qui définit la politique québécois depuis des décennies. Il se défend toutefois de vouloir instituer un clivage «gauche-droite», Il se définit avant tout comme un «pragmatique» qui souhaite des institutions gouvernementales plus efficaces.

M. Legault a lancé sa campagne à Québec, où l'ADQ avait connu d'importants succès électoraux par le passé. Le chef a qualifié la capitale de «région propice» à une percée de son parti, actuellement troisième dans les sondages.

Il espère aussi que son message de changement résonnera chez les électeurs en Mauricie, dans le Centre-du-Québec, ainsi que les couronnes Nord et Sud de Montréal.

«Il y a beaucoup de membres de la classe moyenne, des familles avec deux enfants qui travaillent fort et qui se lèvent tôt le matin pour aller travailler, et qui n'ont pas l'impression d'en avoir pour leur argent avec le gouvernement», dit-il.