La dernière confrontation entre les candidats à la mairie de Montréal a été marquée par des échanges musclés sur le thème de la corruption et de l'intégrité.

La joute verbale la plus corsée fut entre Mélanie Joly et Denis Coderre, qui mènent dans les sondages.

« L'expérience de M. Coderre fait en sorte qu'il n'a pas la crédibilité pour lutter contrer la corruption. Le problème de M. Coderre est qu'il est allé chercher dans son équipe des gens qui étaient là au moment où la corruption florissait à Montréal. Il s'est aussi assuré d'aller chercher leur organisation », a lancé Mme Joly dès le début du face à face diffusé ce soir sur la chaîne LCN.

À plusieurs reprises, Denis Coderre a reproché à Mme Joly qu'elle lui « garrochait de la bouette » depuis le début de la campagne.

« Je vais vous donner un scoop », a répondu M. Coderre au sujet de son intégrité. « Avant le débat, j'ai reçu deux appels intéressants de deux experts du crime organisé soit Guy Ouellet et Jacques Duchesneau. Ils ont dit : Denis Coderre est non seulement crédible pour lutter contre la corruption, son plan est ce dont on a besoin pour lutter contre la corruption. »

Il a aussi ramené sur le tapis l'affaire Bibiane Bovet, cette candidate transsexuelle qui a travaillé comme escorte pour financer son changement de sexe.

« J'aime mieux m'être trompée sur la base d'une personne dont je ne connaissais pas suffisamment le passé plutôt que de m'être associée à des candidats dont tout le monde connaissait le passé», a rétorqué Mme Joly.

M. Coderre a aussi reproché à Mme Joly le fait qu'elle n'ait pas expulsé de ses rangs le candidat Tommaso Di Paola, qui aurait été rencontré par des enquêteurs de la police de Montréal dans un dossier de violence conjugale.

« Votre candidate Chantale Rouleau a fait face aux mêmes accusations de violence conjugale et c'était au mois de juin et vous avez décidé de la garder », a répondu Mme Joly. « Dans la mesure où il serait accusé et trouvé coupable, il serait expulsé de mon parti. »

Lors du face à face opposant Richard Bergeron et Marcel Côté, le chef de Projet Montréal a sorti un vieux lapin de son chapeau.

Bergeron a questionné son rival sur le passé de son candidat au poste de conseiller de ville dans le district Saint-Léonard-Est, Domenico Moschella. Lors du scrutin municipal de 2001, ce dernier, qui était candidat pour Pierre Bourque, s'était retiré de la course après que la Cour supérieure eut reconnu coupable son ami Alberto Berardinucci d'avoir commis des actes de fraude lors des élections provinciales de 1998 dans la circonscription électorale d'Anjou. Le tout avait été orchestré au Château princesse, dont le propriétaire était Domenico Moschella.

Marcel Côté a répondu qu'il ferait les vérifications concernant cette histoire et y reviendrait demain.

Côté a pour sa part attaqué Projet Montréal sur l'installation de pancartes électorales qui enfreignent la loi électorale au début de la campagne.

Avec Hugo Pilon-Larose