Denis Coderre assure qu'il a fait le nécessaire pour s'assurer de l'intégrité des 24 anciens élus d'Union Montréal qu'il a recrutés au sein de son équipe.

«J'avais des avocats, il y a eu des questionnaires à remplir, des entrevues, et après, il y avait le filtre Coderre. Je les regardais dans les yeux et je leur parlais», a-t-il déclaré hier en entrevue éditoriale à La Presse.

«Je ne définis pas ma société en rendant les gens coupables par association. Je n'ai pas marié un parti politique, je suis allé chercher des individus, et ces mêmes individus-là, on a négocié très, très fort du côté de mes adversaires pour les avoir. Richard Bergeron a parlé à plusieurs reprises à Mary Deros, Harout Chitilian et Alan DeSousa pour les avoir dans son équipe, même chose du côté de Marcel Côté.»

Denis Coderre a aussi décoché une pointe vers Mélanie Joly, qui répète depuis le début de la campagne qu'élire l'équipe de Denis Coderre, c'est élire l'administration Tremblay-Zampino 2.0.

«Ce qu'il faut retenir, c'est que j'ai plus de candidats qui sont en politique pour la première fois dans mon équipe que dans l'équipe de Mélanie Joly au complet. D'ailleurs, plusieurs des personnes qui sont avec elle m'avaient contacté pour être candidats.»

Tous les candidats aux élections municipales font campagne d'une manière ou d'une autre sur le thème de l'intégrité. Suivant l'exemple de New York, Denis Coderre propose de créer la fonction d'inspecteur général à la Ville. Ce dernier relèverait du conseil municipal.

«Il va avoir un pouvoir d'enquête, même de façon inopinée, et il va être là pour dépolitiser le processus d'appel d'offres», a expliqué Denis Coderre.

«Il va y avoir aussi une capacité d'accréditation, parce que je suis tanné de dépendre de l'Autorité des marchés financiers. On peut travailler avec l'AMF, mais si vous voyez des cônes orange et que personne n'y travaille, c'est parce qu'on attend les résultats de l'AMF et que ce qui devait prendre 40 jours en prend 160.»

La Charte des valeurs

Les quatre principaux candidats à la mairie de Montréal se sont prononcés contre la Charte des valeurs du gouvernement Marois. De tous les candidats, Denis Coderre est celui qui va le plus loin: s'il est élu maire, il contestera la Charte devant les tribunaux. «C'est une position de négociation», a-t-il précisé hier.

«C'est grave, ce qui se passe présentement. Mais il faut avoir beaucoup de retenue et de calme, parce que quand on commence à toucher à l'identitaire, ça peut déraper, et j'ai vu du dérapage de part et d'autre», a-t-il poursuivi. «Je crois à la neutralité de l'État, je pense qu'on a la neutralité de l'État, mais mon problème, c'est que ça va toucher la femme voilée. Ça peut provoquer un genre d'institutionnalisation de la discrimination à l'emploi. C'est un problème qui est majeur.»