La poursuite d'un mouvement de protestation a forcé l'annulation des débats à l'Assemblée législative de l'Ontario pour une deuxième journée de suite, mardi.

Les députés conservateurs Randy Hillier et Bill Murdoch ont refusé de quitter les lieux, pour protester contre la décision du gouvernement libéral de ne pas mener de consultations publiques à l'échelle de la province concernant des changements proposés à la taxe de vente provinciale.

Les deux hommes ont passé la nuit sur les lieux, même si le président de l'Assemblée législative, Steve Peters, leur avait ordonné de quitter.

MM. Hillier et Murdoch ont été rejoints par leurs collègues mardi matin. Plutôt que de s'asseoir à leur place assignée, les deux députés ont pris d'assaut les deux sièges les plus proches de M. Peters et ont incité les autres membres du parti à crier et à marteler leur pupitre pour empêcher la tenue des travaux.

Le conflit s'est envenimé lorsque le président a tenté de ramener les rebelles à l'ordre en interrompant les procédures à plusieurs reprises et en refusant de reconnaître le vote des conservateurs qui n'étaient pas assis à leur place. Cette dernière mesure n'a fait que fâcher davantage les insurgés qui ont accusé M. Peters d'être «antidémocratique».

Mais la lutte a atteint son apogée lorsque MM. Hillier et Murdoch ont refusé de bouger en dépit des demandes répétées du président pour qu'ils retournent à leur place.

Steve Peters a alors annoncé qu'il n'était pas prêt à poursuivre dans de telles conditions, sabordant ainsi la seule heure dans une journée où le gouvernement doit rendre des comptes aux partis de l'opposition à l'Assemblée législative.

Aucune solution au problème ne semblait en vue mardi, malgré de nombreuses réunions à huis clos avec les représentants des différents partis.

Selon la leader du gouvernement à l'Assemblée législative, Monique Smith, les conservateurs se sont tiré dans le pied en perturbant les débats puisqu'ils se sont mis à dos les néo-démocrates, leurs seuls alliés potentiels dans leur combat contre la taxe de vente harmonisée (TVH).

Mme Smith a révélé qu'elle avant essayé de mettre fin aux hostilités lundi soir en proposant que la consultation publique prévue à Toronto dure deux jours et demi plutôt qu'une seule journée.

Mais cela n'a pas suffi à satisfaire les conservateurs, qui ont soutenu qu'ils ne baisseraient pas les armes avant d'avoir obtenu au moins une journée de consultation publique à l'extérieur de Toronto.

Le gouvernement ontarien a déclaré qu'il prévoyait faire adopter l'harmonisation entre la taxe provinciale de 8 pour cent et la TPS de 5 pour cent d'ici le 10 décembre et qu'il était prêt à tenir des séances nocturnes et à recourir à d'autres mesures afin d'assurer que son programme soit complété avant les vacances de Noël.

Le Québec, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Ecosse et Terre-Neuve-et-Labrador ont déjà harmonisé leur taxe de vente provinciale avec la taxe fédérale (TPS). L'Ontario et la Colombie-Britannique doivent leur emboîter le pas le 1er juillet prochain.