À un moment critique de son histoire, le pays a besoin de l'homme courageux qui est entré en politique fédérale en 1996 pour défendre les Canadiens contre la menace des séparatistes québécois, a déclaré Jean Chrétien, hier, dans un discours prononcé en banlieue de Toronto pour donner un dernier élan à la campagne de Stéphane Dion.

«Il y a 12 ans, j'ai pris un risque avec un professeur d'université du Québec», a-t-il raconté à une foule survoltée de plus de 1000 personnes réunies dans une école de Brampton.

 

«Le pays était en crise. Les séparatistes au Québec étaient en marche. Nous venions de gagner le référendum de justesse. J'avais besoin de quelqu'un à mes côtés pour se battre pour le Canada. Quelqu'un qui aimait ce pays autant que moi. Quelqu'un qui ait le courage de se tenir debout contre les séparatistes, quelqu'un d'assez solide pour résister aux plus cruelles, aux plus sales, aux plus personnelles des attaques.»

«Stéphane Dion ne m'a pas laissé tomber, a dit M. Chrétien. Maintenant, le pays a encore une fois besoin de lui.»

«Bye-bye, Stephen Harper»

Trois jours après le discours de Paul Martin à l'Empire Club de Toronto, le «p'tit gars de Shawinigan» a fait son entrée dans la campagne en soulignant à gros traits ce qu'il perçoit comme les défauts de Stephen Harper.

«En politique, il faut avoir ce que j'appelle un jugement politique», a-t-il dit en anglais.

«Cette semaine, (Stephen Harper) a montré son fameux jugement à tout le pays. Il a dit aux Canadiens, dans la foulée d'un écroulement des marchés, que c'est le bon moment pour (eux) d'investir leurs épargnes restantes sur le marché boursier», a rappelé l'ancien chef libéral.

«Depuis qu'il a dit cela, le marché a encore plongé de 1000 points.»

«Mardi, les Canadiens vont dire: bye-bye, Stephen Harper!» a lancé Jean Chrétien sous les applaudissements nourris des partisans libéraux.

L'homme politique, qui est resté à la tête du pays pendant 10 ans, a vanté l'héritage libéral en matière de finances, dont le refus de son gouvernement de déréglementer le système bancaire, en plus d'attaquer la politique des conservateurs sur les jeunes contrevenants ainsi que leurs coupes en culture.

Celui qui a affirmé ne pas avoir fait de discours dans une circonscription depuis 2000 était entouré d'une trentaine de députés et candidats libéraux, ou même d'anciens députés et membres de son conseil des ministres, dont Martin Cauchon, Michael Ignatieff, Ken Dryden et Gerald Kennedy.