Stéphane Dion a réaffirmé sa volonté de respecter les compétences provinciales, mais a évité certains sujets délicats comme le pouvoir fédéral de dépenser, dans sa réponse à la lettre de revendications du premier ministre Jean Charest.

Le document de quatre pages envoyé jeudi soir au bureau du premier ministre québécois, et dont La Presse a obtenu copie, réitère l'intention du chef libéral fédéral de collaborer avec les provinces, un engagement qu'il a souvent répété depuis le début de la campagne. Le bureau de M. Charest a confirmé la réception de cette réponse, vendredi matin, tout comme celle du chef du NPD, Jack Layton. Gilles Duceppe avait envoyé la sienne la semaine dernière.

Seul Stephen Harper ne répondra pas aux 14 demandes du gouvernement québécois envoyées pour fins de discussion à tous les leaders de partis politiques fédéraux peu avant le débat des chefs (sauf à la chef du Parti vert, Elizabeth May).

«Comme premier ministre, trois principes me guideront dans la gouverne des affaires du pays : le respect rigoureux des compétences provinciales; l'asymétrie possible dans l'élaboration des ententes communes; et bien sûr le caractère particulier du Québec dans la fédération canadienne», a écrit M. Dion.

«Raffermir la sécurité économique par ces temps incertains est ma priorité immédiate», indique-t-il cependant.

Les demandes formulées par le premier ministre Charest il y a une dizaine de jours incluaient l'encadrement du pouvoir fédéral de dépenser, la conclusion d'une entente administrative avec le fédéral pour que la province puisse rapatrier les dépenses fédérales en matière de culture et de communication ainsi qu'une demande à l'effet que la reconnaissance de la nation québécoise par la Chambre des communes trouve, «le temps venu [...], son expression dans la Constitution canadienne».

M. Dion a évité d'entrer dans le détail de tous ces sujets plus délicats. «La pleine reconnaissance du caractère distinctif du Québec demeure une pierre angulaire de tout effort qui viserait à redéfinir les institutions de la fédération», dit-il entre autres au sujet de la Constitution et de la réforme du Sénat.

Le leader du PLC et ancien ministre fédéral des Affaires intergouvernementales réitère toutefois sa volonté de rétablir les programmes culturels abolis ou réduits par le gouvernement Harper, l'un de ses chevaux de bataille dans la présente campagne électorale. Il confirme aussi sa volonté de conclure des ententes pour assurer l'excellence de l'éducation post-secondaire; «par ailleurs, je reconnais d'emblée la compétence exclusive des provinces en éducation», insiste-t-il.

Quant au reste, conclut Stéphane Dion dans les derniers paragraphes du document de quatre pages, «je veillerai personnellement à ce que mes ministres accordent aux autres points soulevés dans votre lettre considération immédiate.»

«Mon objectif, comme premier ministre, sera d'être un partenaire réel et constant, avec comme seule préoccupation de servir l'intérêt supérieur de tous les Canadiens.»