Un nouvel incident dans la campagne du Parti conservateur a fait ressortir la frontière ténue qui existe entre le mandat de protection de la GRC et la gestion stricte de la couverture médiatique par l'entourage de Stephen Harper.

Des agents de la GRC assurant la protection du chef conservateur ont reçu l'ordre, mardi, à Surrey, en Colombie-Britannique, d'empêcher des journalistes d'approcher la candidate conservatrice Dona Cadman, veuve du député Chuck Cadman.

La journaliste de CTV, Rosemary Thompson, a été tirée d'un coup sec par un policier au moment où elle se dirigeait vers le groupe en retrait, dont ne faisait pas partie le premier ministre sortant.

Mme Cadman se présente sous la bannière conservatrice dans Surrey-Nord bien qu'elle ait été à l'origine des allégations selon lesquelles le Parti conservateur aurait offert en 2005 une assurance-vie d'un million de dollar à son mari, alors gravement malade, en échange de son vote aux Communes.

Il s'agit d'une affaire pendante dont les conservateurs ne veulent évidemment pas entendre parler durant la campagne électorale.

Une porte-parole de la GRC a nié, mercredi, que des policiers aient tenté d'empêcher des journalistes de s'entretenir avec Dona Cadman. La sergente Sylvie Tremblay a soutenu que les policiers avaient simplement rempli leur mandat en s'assurant que M. Harper puisse quitter les lieux en toute sécurité.

En fait, des membres du bureau de M. Harper savaient que des journalistes désiraient parler à Dona Cadman et ont immédiatement dirigé la candidate vers la sortie qui devait être empruntée par M. Harper. Ils ont ensuite ordonné à la GRC de contenir les journalistes.

«Il y a un moment et un lieu pour les médias», a lancé un policier aux journalistes.

Plusieurs agents de la GRC affirmaient suivre les directives de l'entourage du chef conservateur, bien que, par la suite, des porte-parole de la GRC aient soutenu que la direction de l'hôtel où se tenait l'événement de campagne avait ordonné l'évacuation.

Le directeur des communications du parti, Kory Teneycke, avait expliqué, mardi, que la priorité des candidats étaient de faire campagne dans leurs circonscriptions respectives et non d'accorder des entrevues aux médias nationaux.

Durant la première semaine de la campagne, la GRC avait repoussé une équipe de la télévision de CTV à Saint-Eustache, le jour où le Parti conservateur avait décidé de remercier son directeur des communications, Ryan Sparrow.