Gilles Duceppe s'est dit victime d'un « chantage éhonté » de la part des autres partis, ce matin, après qu'il eut été forcé d'annuler sa participation à un déjeuner-conférence dans la région du Lac-Saint-Jean.

Le chef du Bloc accuse les conservateurs d'avoir fait pression sur les organisateurs de la causerie pour qu'il ne prenne pas la parole. Il affirme que le PC se livre à une campagne d'intimidation auprès des décideurs du Saguenay-Lac-Saint-Jean.« C'est le Parti conservateur, c'est particulièrement des gens comme M. Blackburn », a-t-il dit, en référence au ministre du Travail de Stephen Harper.

Le chef bloquiste a rencontré des supporters à Alma au lieu de prononcer une allocution devant des gens d'affaires. Le déjeuner était organisé par la Chambre de commerce et d'industrie du secteur de Roberval.

M. Duceppe avait dû annuler sa participation à un événement semblable en début de campagne en raison d'un conflit d'horaire. Son candidat dans Roberval, Claude Pilote, l'a remplacé. Les candidats locaux du Parti libéral et du Parti conservateur ont également répondu à l'invitation de la Chambre.

Lorsque la nouvelle s'est répandue que le leader du Bloc revenait devant la Chambre de commerce, sa direction dit avoir reçu plusieurs coups de téléphones.

« On a eu des pressions pour ne pas tenir l'événement », a confirmé le directeur général de l'organisme, Érik Simars, qui a toutefois refusé de dire quel parti l'avait contacté.

Gilles Duceppe, lui, a carrément montré du doigt les conservateurs en dénonçant ce qu'il appelle du « tordage de bras ».

«Ce qu'on leur dit (aux gens d'affaires), c'est vous êtes bien mieux de rester avec nous parce qu'on est au pouvoir.»