Le parti conservateur promet d'abolir la détention à domicile pour les personnes reconnues coupables d'une trentaine d'infractions au code criminel. Le chef Stephen Harper a reconnu hier, à saskatoon, qu'une telle mesure augmenterait la population carcérale mais, selon lui, le coût serait «petit et gérable». «La population de contrevenants qui devrait être transférée du domicile à la prison, sans être insignifiante, n'est pas très élevée», a-t-il dit. Les libéraux prétendent le contraire. Dans un communiqué diffusé en fin de journée, hier, ils ont évalué que l'annonce nécessiterait l'incarcération de 7161 personnes supplémentaires et la construction de 22 nouvelles prisons, pour un total de 2,2 milliards.

«La solution n'est pas de mettre plus de monde en prison, a quant à lui déclaré le chef du bloc québécois, Gilles Duceppe. La hausse de la criminalité au canada, c'est de 3%, alors qu'au Québec, il y a une baisse de 4%. Ce sont des solutions qui ne conviennent pas pour le Québec.» Les conservateurs visent diverses infractions, allant des lésions corporelles causées par négligence criminelle au vol de voiture et à la conduite avec facultés affaiblies causant des lésions corporelles, jusqu'à l'enlèvement, la traite de personnes et l'agression armée. Rétablir le projet de loi c-9 les troupes de Stephen Harper disent vouloir rétablir le projet de loi c-9, qu'ils ont présenté en début de mandat en 2006 mais dont la liste des crimes visés a été modifiée de manière importante par les partis de l'opposition. Cette promesse ferait vraisemblablement l'objet d'un vote de confiance à la chambre des communes.

M. Harper avait indiqué la même chose lundi, lorsqu'il a annoncé qu'il imposerait des peines de prison à vie pour certaines jeunes de 14 ans et plus. Le premier ministre souhaite ainsi indiquer clairement aux partis de l'opposition et aux électeurs que s'il est réélu, il compte aller de l'avant avec ses mesures de loi et d'ordre. «Si nous nous faisons élire pour un mandat et que ce mandat, particulièrement dans le secteur de la justice criminelle, est largement soutenu par la population du canada, oui, nous allons utiliser l'opinion publique comme outil pour faire passer notre législation de justice criminelle à la chambre des communes», a-t-il indiqué. des spécialistes qui «ont tort» il s'est par ailleurs dit conscient que son approche ne faisait pas l'unanimité, particulièrement auprès des sociologues et criminologues, une réalité que son entourage et lui ont évoquée à quelques reprises depuis le début de la campagne.

«Ce sont les gens qui ont conseillé des politiques laxistes face au crime pour 30 ou 40 ans et oui, nous croyons qu'ils ont tort», a renchéri le premier ministre. il a dit préférer l'opinion de policiers, des victimes de la criminalité et des «gens ordinaires qui ont mis sur pied des groupes de justice à cause des déficiences dans le système». «Voilà ceux que l'on écoute: les gens ordinaires. Pas les gens qui travaillent dans des tours d'ivoire, mais ceux qui travaillent dans la rue, avec le crime, sur une base quotidienne.» les peines avec sursis ont été créées par les libéraux en 1996. Le parti conservateur affirme qu'en 2006, on comptait plus de 11 150 criminels qui purgeaient de telles peines, dont 2791 étaient condamnés pour des crimes violents, 3619 pour des crimes contre les biens et 2062 pour trafic de drogue. Après Saskatoon, Stephen Harper a prononcé un discours à surrey, près de vancouver, en début de soirée. Il passe la plus grande partie de la semaine dans l'ouest canadien.