La Coalition priorité cancer profite de la campagne électorale pour demander aux chefs des partis de corriger le tir: les prestations de compassion de l'assurance-emploi doivent être prolongées pour les travailleurs atteints d'un cancer.

Ces prestations de compassion devraient être d'une durée de 52 semaines, comme elles le sont pour un travailleur qui perd son emploi lors d'un licenciement, a plaidé au cours d'une entrevue, mercredi, Jérôme Di Giovanni, secrétaire de la Coalition priorité cancer. Actuellement, ces prestations ont une durée de 15 semaines.

«On sait très bien que la pauvreté qui s'enclenche à cause du cancer, ça fait que ça nourrit la maladie. Les gens sont stressés; les gens doivent vendre leur maison; les gens doivent arrêter de travailler. Ça crée énormément de stress, de problèmes, outre de lutter contre le cancer», a déploré M. Di Giovanni.

La coalition voit aussi une aberration dans le fait que lors du dernier budget fédéral, en avril dernier, les prestations de compassion ont été prolongées de six semaines à six mois pour les travailleurs qui s'absentent du travail pour prendre soin d'une personne mourante ou atteinte d'une maladie grave, mais pas pour les travailleurs qui sont eux-mêmes atteints d'une maladie grave.

De plus, M. Di Giovanni soutient que les critères de ce programme sont si restrictifs que trop peu de gens y ont accès. Il veut aussi des améliorations à ce chapitre.

Lors de la présentation de son budget, le ministre des Finances, Joe Oliver, avait évalué à 37 millions $ la prolongation des prestations de compassion de six semaines à six mois pour les proches des personnes gravement malades.

Interrogé au sujet du coût des améliorations demandées à l'assurance-emploi par la coalition, M. Di Giovanni a rejeté les objections. «On n'a pas évalué le coût. Ça, c'est une caisse d'assurance-emploi. Les gens y participent à cette caisse d'assurance-emploi-là via les déductions lorsqu'ils travaillent», fait-il valoir.

«Ce n'est pas une enveloppe budgétaire qui vient du gouvernement; c'est une enveloppe qui vient à la fois de l'employeur et de l'employé. Et peut-être que le gouvernement devrait arrêter de piger dedans pour éliminer son déficit. Cet argument-là de dire «ça va coûter trop cher» ne tient pas. C'est une caisse qui appartient à la fois à l'employé et à l'employeur; c'est une caisse pour assurer une sécurité financière lorsque la personne perd son emploi ou, dans ce cas-ci, ne peut pas travailler à cause de la maladie», réplique M. Di Giovanni.

La Coalition priorité cancer interpelle donc les chefs des partis pour leur demander des engagements précis à ce sujet. Et elle les veut par écrit, afin de s'assurer qu'ils soient respectés. Et si ces engagements ne sont faits que verbalement, «on va les enregistrer», prévient M. Di Giovanni.

Il rappelle qu'une pétition a déjà été lancée à ce sujet par une Québécoise et qu'elle a recueilli 500 000 noms de Canadiens. Mais rien n'a changé depuis, déplore-t-il.

Il rappelle que selon les prévisions, le Canada enregistrera 200 000 nouveaux cas de cancer en 2015, dont 55 000 au Québec.