La campagne électorale réglée au quart de tour de Stephen Harper a été brièvement perturbée par un manifestant environnementaliste mardi après-midi, lors d'un rassemblement partisan dans l'ouest de l'île de Montréal.

Le jeune intrus a interrompu le chef conservateur en l'interpelant sur les changements climatiques, avant d'être promptement expulsé, à quelques mètres de lui.

Alors que le premier ministre demandait aux militants «quel parti, quel programme et quel chef sont les mieux préparés aujourd'hui», le manifestant a répondu à sa question en criant en anglais : «pour agir pour le climat. Qui est prêt? Qui va le faire?» 

Il avait également brandi une pancarte où on pouvait lire «Voter pour la justice climatique». À l'extérieur, une vingtaine de manifestants provenant de syndicats et de groupes environnementaux ont fait sentir leur présence au début et à la fin de l'événement.

Le manifestant expulsé ne fera face à aucune accusation pour son geste puisqu'il n'a pas constitué une «menace pour la sécurité du premier ministre», a affirmé Érique Gasse, porte-parole de la Gendarmerie royale du Canada (GRC). «C'était un événement public, ouvert à tous», a-t-il précisé. Selon nos informations, le militant n'a pas déjoué la sécurité illégalement puisqu'il avait obtenu du parti son accréditation en bonne et due forme. Le Parti conservateur a refusé de commenter le coup d'éclat. 

Le premier ministre s'est adressé à une centaine de militants à l'intérieur de l'entreprise Globe Electric, dans le quartier industriel de Pointe-Claire. Il était venu donner un coup de pouce à la campagne du candidat de la circonscription de Lac-Saint-Louis, Éric Girard, un ex-haut dirigeant de la Banque Nationale. C'est le lieutenant politique de M. Harper au Québec, Denis Lebel, qui a réchauffé la foule avant l'entrée du premier ministre en remaniant un slogan bien connu des Québécois. «Le ciel est encore bleu aujourd'hui au Québec, il sera encore plus bleu après» les élections.

Le premier ministre a lancé ses attaques habituelles contre Thomas Mulcair et ses «politiques de gauche irresponsables» et Justin Trudeau et ses «politiques incohérentes». Il nommait d'ailleurs généralement le chef libéral par son seul prénom. «Certains vous diront : prenons une chance avec Justin, prenons une chance avec Mulcair. Mais notre avenir, l'avenir de nos enfants, ne sont pas une loterie. Quand on perd à la 6/49, on jette son billet et on continue sa vie», a déclaré Stephen Harper, qui ne répondait à aucune question des journalistes.

Tout en vantant la stabilité et l'expérience de son gouvernement, Stephen Harper a joué la carte du nationalisme pour convaincre les Québécois de reprendre «leur place au centre de la fédération canadienne». «Le nationalisme qui ne débouche pas sur la séparation n'est pas une menace. Au contraire, vous les Québécois, vous êtes des bâtisseurs, des bâtisseurs de ce pays. Je le dis souvent : le Canada est né en français».

Plus tôt hier, de passage à Québec, Stephen Harper a promis 52 millions pour des installations d'accueil pour des croisiéristes, dont la moitié pour une gare maritime projetée à Montréal.