«Ça, c'est du beau blé d'Inde!», s'exclame Thomas Mulcair, avant d'éplucher quelques épis devant la caméra, comme le veut la tradition électorale. Pour sa première épluchette de blé d'Inde de la campagne samedi après-midi, à Saint-Jérôme, le chef néo-démocrate a déclaré que les récentes attaques du lieutenant québécois de Stephen Harper, Denis Lebel, étaient un «signe de désespoir» de la part des conservateurs.

Le poids lourd conservateur a traité vendredi Thomas Mulcair d«'imposteur dénué de principes», d«'hypocri[te] de luxe» et de «vire-capot» et l'a accusé en entrevue avec La Presse d'être «prêt à dire n'importe quoi pour atteindre le pouvoir». Mais ces propos n'ont pas fait sorti le chef néodémocrate de ses gonds, alors qu'il soulignait vendredi le 4e anniversaire du décès de l'ex-chef Jack Layton, une journée symbolique pour tous les militants du Nouveau Parti démocratique (NPD).

Thomas Mulcair a plutôt mis l'accent sur le message positif proposé par son parti. «C'est un signe de désespoir quand ils sortent des attaques saugrenues comme ça, les gens sont capables de les juger. Le public va juger très sévèrement la personne qui se livre à ce genre d'attaques. Nous, on a une vision positive de ce qu'on peut réussir ensemble», a-t-il indiqué, ajoutant que ces propos étaient le signe d'une «mauvaise campagne» pour ses opposants conservateurs.

Il y a quatre ans s'éteignait Jack Layton, foudroyé par la maladie, tout juste après le scrutin qui avait propulsé le NPD dans l'opposition officielle. En s'adressant aux centaines de militants réunis lors de l'évènement du député sortant de la région de Saint-Jérôme, Thomas Mulcair a dit s'inspirer de son mentor pour remporter les prochaines élections. «Rappelez-vous, c'est aujourd'hui le triste anniversaire du décès de Jack Layton. Rappelez-vous, c'était quoi le thème de sa campagne électorale: travaillons ensemble. Alors qu'il y en a d'autres qui veulent brûler les ponts entre le Québec et le reste du Canada, moi je veux rebâtir ces ponts-là. [...] Alors on continue, on continue l'oeuvre de Jack Layton.»

Le chef libéral Justin Trudeau a répondu favorablement vendredi à plusieurs demandes du premier ministre Philippe Couillard, révélait La Presse samedi. Il s'est notamment engagé à négocier avec les provinces une nouvelle entente sur le financement des soins de santé. Alors qu'il entend répondre prochainement aux demandes de Québec, Thomas Mulcair a critiqué le récent engagement de Justin Trudeau. «J'ai noté avec intérêt qu'il manquait deux mots dans la lettre de M. Trudeau. Nous on vous dit, si le fédéral dépense dans le champ de compétence d'une province, le Québec a le droit de se retirer avec pleine compensation sans condition. Ces deux derniers mots manquent dans la lettre de M. Trudeau. Dans le cas du NPD, c'est sans condition», a-t-il affirmé.

Dépeint la semaine dernière par ses adversaires comme un partisan de l'ex-première ministre britannique Margaret Thachter, le chef du NPD a réitéré qu'il était «le candidat des progressistes à travers le Canada». Questionné par un journaliste à savoir s'il était le «représentant de la gauche» du pays, Thomas Mulcair a rétorqué qu'il était un «social-démocrate».