La Cour fédérale n'entendra pas avant les élections fédérales une requête visant à obtenir dès maintenant le rapport de la vérificatrice générale sur les dépenses entourant le sommet du G8.

Le juge Simon Noël a indiqué jeudi matin qu'il n'aurait pas le temps d'entendre toute la cause avant lundi.

La Torontoise Kathleen Trotter, une entraîneuse personnelle de 27 ans appuyée, par l'organisme Avaaz, avait déposé mardi une requête visant à obliger Sheila Fraser à déposer immédiatement son rapport sur les dépenses engagées par Ottawa en vue de la tenue du sommet du G8 en Ontario, en juin 2010.

La jeune femme soutenait que le refus de la vérificatrice générale l'empêcherait de faire un choix éclairé au moment du vote et estimait que ses droits étaient violés.

Mme Trotter et Avaaz ont formulé leur demande après que La Presse Canadienne eut divulgué plus tôt en avril un extrait de la version préliminaire du rapport concluant que le gouvernement conservateur avait induit en erreur le Parlement afin d'obtenir l'approbation de son budget de 50 millions de dollars pour le G8.

Le magistrat Noël a déclaré qu'une décision hâtive sur des questions constitutionnelles ne servirait pas l'intérêt public. Il a ajouté que la Cour fédérale aurait accepté d'entendre l'affaire si la requête avait été présentée le 11 avril lorsque la nouvelle concernant les conclusions du rapport est sortie.

La directrice de campagne d'Avaaz, Emma Ruby-Sachs, a affirmé que son organisme était déçu. «Un droit retardé est un droit refusé», a-t-elle lancé.

Ricken Patel, le directeur du groupe, a pour sa part souligné que le juge n'avait pas pris sa décision en fonction de la pertinence de la requête, mais seulement sur la nécessité de tenir une audience d'urgence.

«Le fait que la vérificatrice générale brime le droit à l'information garanti à tous les Canadiens par la Charte en refusant de publier son rapport sur les dépenses du G8 est une très bonne cause», a-t-il indiqué par voie de communiqué.

Sheila Fraser a déjà achevé son rapport final sur cette affaire, mais ne veut pas le déposer parce qu'en vertu de la loi, elle doit le faire à la Chambre des communes, qui ne siège plus le temps de la campagne électorale.

Selon Emma Ruby-Sachs, Avaaz demandera l'avis de ses 450 000 membres afin de décider s'il doit poursuivre sa démarche après les élections.