Lorsque viendra le temps de négocier un nouvel accord sur la santé avec un gouvernement conservateur réélu, le Québec pourra déterminer ses propres priorités, a promis Stephen Harper mardi à Saint-Agapit, dans la région de Lotbinière.

Le chef conservateur signale ainsi qu'il fera preuve de souplesse, en s'inspirant d'un fédéralisme asymétrique.

«Nous laisserons le gouvernement du Québec élaborer ses propres priorités», a indiqué M. Harper, utilisant un argument taillé sur mesure pour le Québec, protecteur de ses champs de compétence, notamment en santé.

La promesse sera même incluse dans le programme électoral du Parti conservateur, qui sera dévoilé sous peu.

«Écrit noir sur blanc», a insisté M. Harper.

L'accord fédéral-provincial sur la santé vient à échéance en 2014 et les négociations doivent commencer sous peu.

Le chef conservateur s'est par ailleurs vanté d'avoir augmenté les transferts aux provinces -de 44% dans le cas du Québec.

«Et je sais que vous allez être bien contents d'entendre ça: en respectant les compétences provinciales», a-t-il élaboré sur le même thème.

C'est un discours entièrement remanié qui a été livré aux Québécois mardi soir, fort différent de ceux prononcés jusqu'à maintenant par le chef conservateur dans les autres provinces du Canada, qui brandissaient sans cesse la menace de la «Coalition».

Évitant de s'aventurer sur un terrain miné, Stephen Harper n'a fait aucune mention de son refus d'investir de l'argent fédéral dans le projet d'amphithéâtre pour la ville de Québec. Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, a prédit que ce dossier allait coûter des sièges aux conservateurs dans la région de Québec, où une bonne partie de la population appuie le projet.

Le leader des conservateurs a par contre décidé d'aborder de front le dossier des chantiers maritimes de la Davie, un sujet délicat dans la grande région de Québec, qualifié par plusieurs d'enjeu électoral.

Il a justifié le refus de son gouvernement de changer les règles pour permettre à l'entreprise de construction navale de soumissionner pour les contrats fédéraux de navires de guerre même si elle demeure insolvable. Chantiers Davie a jusqu'au 18 mai pour se trouver un acheteur et quitter la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies, ce qui lui permettrait de soumissionner pour des contrats de 35 milliards de dollars du gouvernement fédéral.

«Je vous rappelle que ce n'est pas le gouvernement qui choisit les chantiers. L'octroi des contrats de construction navale est géré de façon indépendante» a dit M. Harper.

Un gouvernement conservateur réélu ne va pas intervenir, a-t-il souligné.

«Nous allons agir de façon responsable et on ne va pas s'immiscer dans ce processus», a-t-il énoncé, fermant la porte à ce dossier.

Stephen Harper a eu une journée plus chargée qu'à l'habitude en territoire québécois, mardi.

Après deux événements à Victoriaville, il s'est arrêté dans une cantine de Drummondville avant d'assister à un rassemblement politique à Saint-Agapit, devant quelque 250 militants et plusieurs de ses ministres, comme Christian Paradis et Josée Verner.