Justin Trudeau préparait «ses notes» pour le jour J. Marc Garneau écrivait aussi son discours, tout en écrivant quelques courriels à ses électeurs. Thomas Mulcair et Maria Mourani continuaient de serrer des mains dans des lieux publics, tandis que Sébastien Dhavernas continuait son porte-à-porte. À chacun son blitz électoral.

Impossible de joindre le libéral Justin Trudeau, hier, en cette dernière journée de campagne. Entré dans sa bulle. « Il ne fait ni porte-à-porte ni activité publique. Il prépare la journée de demain (aujourd'hui), il prépare ses notes », a fait savoir Danielle Dansereau, sa porte-parole.

Pour sa part, Vivian Barbot, son adversaire bloquiste dans Papineau, n'avait pas encore bouclé sa campagne. « Je fais encore un peu de porte-à-porte et quelques appels aux indécis. »

D'avoir pour adversaire le fils de Pierre Elliott Trudeau a dû ajouter une petite pression, suggère-t-on. C'est une circonscription que les bloquistes ne veulent pas perdre. « C'est sûr qu'il est très médiatisé, mais peu importe l'adversaire, l'important, c'est de convaincre les électeurs, un à un, dit Mme Barbot. La dernière fois, on a battu un ministre libéral (Pierre Pettigrew), mais Papineau est une circonscription traditionnellement libérale et on sait qu'il faut travailler. »

Du côté d'Outremont, Thomas Mulcair était en début d'après-midi au marché de fruits et de légumes du chemin de la Côte-des-Neiges. « On a travaillé 18 heures par jour et, pour parler en termes sportifs, on peut dire qu'on a donné notre 110 % ! a lancé le député néo-démocrate. Je suis convaincu qu'au Québec comme au Canada, le NPD obtiendra ses meilleurs résultats jusqu'ici. »

Dans Outremont, M. Mulcair affronte le libéral Sébastien Dhavernas, dont les pancartes sont nettement moins nombreuses dans la circonscription. « On a eu une élection partielle il y a un an et les coffres étaient vides », admet sans détour le libéral qui est comédien de métier.

Malgré cela et malgré les derniers sondages qui lui sont défavorables, M. Dhavernas se dit confiant. «Les sondages que rapportent les médias datent d'il y a deux semaines et leur marge d'erreur est de 7 %», précise-t-il.

Il ne faut pas davantage se fier aux résultats de la dernière élection dans Outremont, «parce que des partielles, c'est toujours très différent, avec un taux de participation moindre».

Ce sera aujourd'hui la fête juive de Soukkot, une journée pendant laquelle les plus pratiquants s'abstiennent d'écrire et, partant, de voter. Le taux de participation possiblement moindre des juifs, qui sont habituellement presque acquis aux libéraux, influencera-t-il les résultats dans Outremont ? Thomas Mulcair en doute. «À l'élection partielle, le NPD a récolté de bons appuis aussi chez ce groupe.»

Dans Ahuntsic, où le Bloc l'a emporté par seulement 830 votes en 2006, Maria Mourani bataille jusqu'à la fin. «C'est délicat de faire du porte-à-porte aujourd'hui, parce que les gens sont en congé. Alors, je suis plutôt allée au Marché Central, et j'ai mangé au St-Hubert où, entre deux bouchées, je saluais des gens.»

Cette fois, elle assure qu'on ne l'y reprendrait pas et qu'elle ne se fierait pas à la télévision pour connaître son sort. «En 2006, on m'a annoncée comme étant la perdante et j'ai gagné. En 2004, on m'avait déclaré gagnante et j'ai perdu ! Ça, ça a été vraiment pénible : tout le monde avait commencé à fêter...»

Bien que Marc Garneau ait plus de 80 jours de campagne électorale dans le corps - il était candidat à l'élection partielle quand les élections générales ont été déclenchées -, le candidat libéral dans Westmount-Ville-Marie raconte que cette campagne a été beaucoup plus plaisante. «La dernière fois, j'avais été parachuté (dans Vaudreuil-Soulanges). Là, ça fait un an que j'ai été choisi pour représenter la circonscription, une circonscription où je demeure depuis sept ans et demi.»

M. Garneau est confiant, très confiant, et, hier, il écrivait son discours, «un seul discours, pour une seule éventualité et je vous laisse deviner laquelle !»