Le chef conservateur Stephen Harper a indiqué lundi qu'il n'avait pas l'intention de répondre à la lettre que Jean Charest lui a fait parvenir la semaine dernière, dans laquelle le premier ministre du Québec énumérait les revendications de son gouvernement à l'endroit du fédéral.

En conférence de presse dans une garderie d'Ottawa, lundi matin, M. Harper a du même souffle annoncé que s'il était reporté au pouvoir, son gouvernement tenterait de nouveau de réformer le Sénat, une initiative à laquelle s'oppose Québec avec vigueur.

En 2006, le gouvernement Harper a présenté deux projets de loi à cet égard : l'un pour limiter à huit ans le mandat d'un sénateur et l'autre visant la tenue d'élections sénatoriales.

Dans une lettre qu'il a envoyée à tous les chefs fédéraux, M. Charest soutient que la transformation du Sénat en chambre élue ne doit pas se faire «sans le consentement du Québec et sans modification constitutionnelle requérant l'accord des provinces».

M. Harper a rétorqué lundi que ses propositions de réforme de la Chambre haute relevaient du «gros bon sens», malgré l'opposition du Québec.

Le premier ministre a par ailleurs affirmé qu'il avait toujours l'intention d'encadrer le pouvoir fédéral de dépenser dans un projet de loi.

Une première ébauche de texte législatif a été soumise à Québec au cours des derniers mois, mais devant l'insatisfaction du gouvernement Charest, elle n'a jamais été rendue publique.